Soupçon de sacré dans une enveloppe sacrilège Paraître gentilhomme quand on est sacripant Nécessite la maîtrise de glorieux manèges Quand bien sûr on est privé de votre talent
Puisque oui monsieur vous êtes talentueux Il le faut pour penser à mentir de cette façon Pour si bien préserver le faux de votre mystérieux Oui, il faut du génie ou du moins la chance de Samson
Mais vous êtes Dieu et pour citer l’admirable barbu « Le mot c’est le Verbe et le Verbe c’est Dieu » Tout ce que vous m’avez permis, je l’ai lu Et je l’avoue rarement en ai-je lu qui soit mieux
Et votre façon monsieur ce silence que vous choisissez D’entretenir, je trouve cela génial et quasi-fabuleux Car être Poète et avoir une pie de plume, bavarde et déliée Est mieux qu’avoir une langue de la sorte et un discours creux
M’enfin passons voilà plume bavarde, nature taciturne Philosophe, poète, bretteur, physicien et aussi musicien Un Cyrano aux traits angéliques, un oriental à cothurne Doux héritier, admirable enfant des messieurs phéniciens
Ah je me prosterne devant votre grande grandeur Je ne vous rappellerai pas qu’il se fait tard mon cher Puisqu’en Dieu, vous êtes le temps et toutes les heures Mais permettez-moi ces quelques autres fades vers
Celui qui est ce qu’il est pour l’être en devenant ce qu’il sera Véritable à lui-même, n’ayant guère d’égards pour rien Est plus inlassable, il faut l’admettre, que mon pauvre moi Tout aussi romantique, et un grand brin de surhumain
Puisque pour nous deux n’y a-t-il pas ce sentiment D’extase passionné, de délices divins, m’enfin d’éphémères Quand on écrit, quand on gratte et noirci inlassablement Qui devient éternelle, à nos dieux et nos rêves, une prière
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