Incident Décisif
L'aube pleure sous les ruines, Une rivière ambrée Ondoie et conte à notre regard L'instable murmure de la lune...
Rien ne devait arriver, Le silence était propice à la rêverie. L'été installait ses tréteaux Que de lents oiseaux investissaient Pour assister au défilé d'un vent Ramenant de ses voyages Le chant des vallées Où chuchotent les saisons de l'éveil.
Rien ne devait arriver, Sinon l'éclosion d'un rayon vert, Venu des âges secrets, Quand ton nom enrobé de senteurs musicales , Se décline en ombres gracieuses: Profils d'antilopes Eprises des nuages riches en proportions Annonçant l'agilité de l'esprit .
Rien ne devait arriver, La lune était calme, L'air frais berçait l'horizon De ses mélodies parfumées.
Rien ne devait arriver Le sourire était de mise. L'intensité de l' Eden devenait perceptible. Les millénaires se conjuguaient en une trame Tissant la direction vers une étoile Dessinée dans la brume de rêves si décisifs.
Rien ne devait arriver, Le soir, sculpté de méandres biseautés, Diffusait dans l'océan ses gestes uniques, Y créant des effets bleutés. La toile de peintres en croisière Se floutait d'un aller simple vers les origines.
Rien ne devait arriver, Les tilleuls exhalaient des souvenirs sucrés, Arrivant comme des messages dérivés De l'instant d'une naissance . Rien ne devait arriver, Pas même un crissement de sable sous les pas de l'étranger Qui annoncerait la venue des migrations perdues. Tout était si bien agencé, Ambré de paysages lavandins, Pailletés d'un or si fin Que ton halène bruissait de notes végétales Quand ta diction se faisait ode au ciel de l'enfance .
Rien ne devait arriver, Le programme de la nuit Etait édité depuis le centre des Hespérides, Là où croissent en bataille Les massifs d'une jungle moderne.
Rien ne devait arriver, Quand l'opus d'un matin hasardeux, Abandonna dans les herbes le glissando D'un regard en révolte Et ce fut toi, Bel animal qui posa pour l'éternité. 28 et 29 Juin 8120
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