Visions préliminaires
Le visage de la rue Glisse en soubresauts de silex. Le long d'un soupirail, Ton nom devient un silence jadis honoré Par des révoltés depuis effacés.
Un soupir se délie Et son éventail donne au Maitre des paons Les lucioles qui lui manquait pour s'évanouir Dans le ciel d'une aube musarde.
Les souvenirs, ici, deviennent arches de murmure Que ton regard décore d'anciennes prises De corsaires honnis: Rescapés sans lendemain S'échouant au grès des houles Perçues à l'Ouest, Destination hasardeuse Dont même s'écartent les loups de Décembre .
Avant la lumière Avant la musique des forêts, Il y avait cette rumeur Que des phaétons divins Devinaient avec le plaisir et la dérision de l'orage.
Leurs dons n'avaient d'égal que ton azur, Fendant le miroir Avec l'agilité d'une ombre primaire, celle qui donne au crépuscule cet enfant Admiré par leurs colonies discrètes.
Tu reconnais ton sang dans le flux des ambres sacrées, Et te glisses parmi les failles des lunes arctiques.
Un animal unique , bleu comme l'heure vespérale, Descend vers la ville, Vers ta ville, Ses gestes mesurés lui donnent l'allure d'un mirage, Ses sens aiguisés Font penser Qu'une rencontre est imminente:
L'été est gros de musique dorée, Son bruit salé installe ses pervenches diurnes Sur l'affiche 3D Où tes ancêtres écrivirent avec application Le pronom réfléchi d'un jour rejoué en contrebas.
L'esquisse du vent contourne le lac asséché Où des fantômes érudits Enfouissent leurs reliquaires .
Là , tes songes dorment Sur un tapis d'hibiscus cambrien, Et préparent ton Levqnt Car tu auras le verbe haut !
Viens , bel alezan, La plaine est tracée enfin. Le givre parti, Ton galop peut parcourir ces lieux Dont les nuées sont pacifiées.
L'émerveillement peut s'établir : Tête ignée, Naseaux de givre, Membres de silice, Les ailes nocturnes des gargouilles attentives Donnent à ton plomb l'anagramme de l'or,
Son flux pare ton élan d'une occasion d'être immortel...
29 Mai 2018
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