« Tromperie amoureuse »
Douce Amie, toute de blanc vêtu, dites moi Pourquoi perlent aux coins de vos jolis yeux, Ses gouttes de larmes qui trahissent votre émoi. N’est-ce point là le jour d’un mariage heureux ?
La belle mariée, je le sais bien, ce n’est pas vous. Est-ce là une bonne cause de mouiller vos joues. Où y aurait-il, en votre cœur, une peine cachée, Dont la raison chagrine vous tient sous son joug.
Votre regard ne s’attache pas à votre belle amie, Qui bientôt verra, à son doigt, le nuptial anneau. Non ma douce, je le vois bien, vos yeux marris Ne portent attention qu’à son prétendant si beau.
Ce garçon là , vous aurait-il quelque chose promis Qui, en ce jour, il donne sans remords à une autre ? Alors, si cela est, ne pleurez point ma douce Amie, Souriez au contraire de ne pas avoir, toute votre vie, Les chagrins des déloyautés d’un inconstant mari.
J’en connais d’autres en ce monde, et moi le premier, Qui jamais, aux coins de vos yeux, ne feront perler Les larmes, que le dos de votre main vient d’effacer. Donnez moi donc le bras que je vous emmène danser, Au bal de ce mariage qui, pour votre bonheur et pour le mien, n’est point le votre.
Johan (JR.).
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