Etait-ce cette colombe virevoltante, Que j'aperçus au petit matin, Au réveil du monde, l'aube étincelante, Passer là , au croisement des chemins?
Indiscernable, pareille à cette étendue, D'une multitude de cristaux scintillants, Détentrice humble d'une infinie vertu, Et de mon cœur, volé si innocemment.
Sans se soucier de moi jamais , Elle jouissait d'une liberté sans limites , Et, partout où elle apparaissait transmettait, Cette paix qui en elle était inscrite.
Néanmoins, comme une ombre traqueuse, Le danger armé, d'une confiance orgueilleuse, Se rapprochait, de la malheureuse innocente, Aveugle, comme moi, face à sa violence démente.
Pas à pas, sans un bruit, vile précaution, Ne permettant guère quelconque détection, Il avait pointé, comme une inévitable lance, L'outil complice de la transperçante sentence.
Enfin, ne semblant ressentir aucune hésitation, Pour le seul crime de posséder la liberté et la grâce, Qu'il préférait représentant son trophée de chasse, Il lui asséna, récidivant trois fois, l'ultime punition.
Alerté par des pas, puissent-ils être des miens l’écho, Ayant pris peur, il fuit en laissant alors, L'oeuvre inachevée, macabre décor, De cette douce créature, envolée trop tôt.
Et, moi damné témoin de cette funèbre tragédie, N'ayant pu protéger de mon cœur la favorite, Je posai mes yeux sur la scène maudite, Sur elle, qui paraissait presque endormie.
Mais; ce mirage illusoire était alors brisé, Par la présence vermeille de trois tâches, Sa blancheur pure que l'on arrache, Comme mon bonheur à jamais enterré.
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Voilà , pour me faire pardonner mon absence, un petit poème écrit alors qu'il neigeait, après un DST d'SVT. Désolée pour tout, et ravie relire à nouveau !
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