« Eaux d’amour »
D’abord Elle est une enfant hésitante. Un filet d’eau qui serpente. Entre montagnes adverses, Et herbages, qu’elle traverse.
Puis Elle déguerpit ainsi sauvage, Sans jamais perdre sa rage, Entre ses bordures sans âge, Dressées de château de mages.
Ensuite De ses efforts, alors récompensée, Elle ralentit enfin sa course folle, Étalant dans son large lit défait, Son onctueuse chevelure d’eau frivole.
Enfin Elle prend ses aises de grande Dame, Déposant, voluptueusement, son sable doré, Pour former de jolies iles pleines de charme, Où habitent les fées aux têtes, de fleurs, parées.
Ses eaux d’acier se tordent et glissent sans bruit, Captivant les regards les plus sages en son miroir, Au point d’attirer leur corps en ses ondes noires, Qu’elle rendra, si elle le veut, à sa rive, sans ennui.
Ainsi est ma Loire en son bord où je pris vie, Bordée de saules aux feuillages velours vert-de-gris, Où se promènent encore fantômes de jolies Dames, A qui de beaux messieurs des poèmes, déclament. « Mignone allons voir si ce matin………….. »
Johan (JR.).
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