« Voyage vers l’amitié »

Oh douce Dame au visage bien marri,
Venez donc sans crainte je vous prie,
Occuper la place que je veux cette nuit,
Pour vous, laisser libre, en mes rêveries.

Douce dame, prenez ma main par l’amitié tendue.
Elle vous mènera de votre réalité vers mon rêve.
Elle vous fera entrer dans ce merveilleux inattendu
Où se fabriquent les songeries dont il en est la sève.

Nous voyagerons ensemble douce Dame, en cet espace divin,
Nous employant tous deux à rendre possible l’inaccessible.
Les chaleurs de nos dires effaceront les noirceurs imbéciles,
D’un réel incapable de nous montrer la beauté d’un chemin

A quoi bon me direz-vous, ce ne sera là qu’un voyage éphémère,
Qui prendra fin et s’oubliera lorsque nos éveils surviendront,
Recouvrant de nouveau nos visages de ce voile gris et amèr,
Habillant en habitude le quotidien de nos existences sans passion.
Pourquoi alors gouter la volupté merveilleuse d’un autre monde,
Si ce n’est pour le perdre et le pleurer à jamais l’instant d’après ?

Oh douce Dame, parce que, assurément, je vous promets,
Qu’à force de rêver ensemble en cet imaginaire féérique,
Nos songes communs trouveront vie dans nos réalités
Car c’est ainsi, voyez-vous, dans ce monde imparfait,
Que naissent et s’épanouissent les vraies amitiés.

Johan (JR.).