Hommage à Jacques Villeret
Tu es parti avant l’heure l’artiste triste
Tu n’iras plus demain à ce repas de con
Quand on se tire menteur le menton
Pour savoir qui rira sans un rire fumiste
J’en avais tant souris et rie de tes mimiques
Qu’en goinfre je ne m’en suis pourléché
L’esprit ravivé d’une philosophie rêvée
Sagacité du pauvre, flatteur don véridique
Qui est pour sûr le vrai con des plus cons
Celui qui veut tromper en étant ridicule
Où celui qui est trompé toujours incrédule
De ce plaisir d’être le plus sage de bon ton
Tu avais la faculté démesurée de nous prêter
Ces bonheurs rieurs de riches expressions
Que ton visage vissait inéluctable à ta passion
Pour nous étourdir, au rôle de bon con à aimer
Ta simplicité réfléchie ne savait parader hors
De tes extérieurs d’or, gentil complice tu étais
Comme à la scène, rôle du gentil simplet
Qui accumulait la richesse en tes gestes d’abord
A la scène comme à l’écran radieux tu charmais
Nos esprits alléchés par tes rutilantes réparties
Ressentaient le si vrai du vrai de ta raisonnée vie
Homme débonnaire dans le calme le plus parfait
Vois- tu l’artiste sage ce rôle de ta vie est trop con
Trop talentueux, trop jeune, pour jouer ce vil rôle
Ce dernier rôle où le destin a largué triste ta boussole
Je n’y ai pas cru, j’en fus déçu, ce fut trop con
Nous aurions pu avoir encore de si beaux décors
Pour te voir, t’entendre applaudis par nos bonheurs
Peux-tu jouer et faire rire le ciel là haut à l’heure
De notre temps sombre en nous livrant tes étincelles d’or.
Æ’C
PS : Jacques Villeret, acteur Français, (1951-2005)