« Nanoune »
Je la revois m’attendre au bout du chemin, à la barrière. Elle était toujours habillée de vêtements sobres et clairs Sur lesquels contrastait son tablier noir de cuisinière, Imprimé de fleurs de myosotis pour le rendre moins austère.
Comme son visage était radieux, lorsqu’elle m’ouvrait ses bras, Pour me donner le tas de baisers qu’elle avait gardé que pour moi. Ma main se glissait vite dans la sienne pour qu’elle m’emmène de-ci de-là , Dire bonjour aux poules et aux lapins, et même aux méchantes oies.
C’était vers elle, lorsque je tombais, que toujours j’allais, Les dents serrées, pour faire soigner mon genou écorché. C’était à elle, à son oreille, que je confiais tous mes secrets. C’était elle, en chantonnant, de mes peines, me consolait.
Quand la nuit tombait et que la fatigue du jour se ressentait, Quand ma tête, pour un câlin, dans son cou soyeux, se posait, Je sentais dans ses cheveux son parfum de roses d’un temps passé. Assis sur ses genoux, blotti entre ses bras qui me berçaient. Souvent pendant l’histoire qu’elle me contait, je m’endormais
Elle s’appelait « Muguette » je l’appelais « Nanoune » Elle était ma grand-mère, j’étais son Pitchoun !
Johan (JR.).
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