« S'égarer dans une autre vie »
Se perdre, certes chacun le peut avec aise, En délaissant le propre chemin de sa vie Ou en empruntant, sans la moindre prudence, Celui tracé par une intention fausse et mauvaise
Tout comme, On ne peut suivre des yeux tous les vols des oiseaux, Ni compter toutes les feuilles, des arbres, qui tombent, On ne peut, pas plus, percevoir ce que sera sa perdition, Quand un être fourbe et perfide entre dans sa maison.
Comment reconnaître le serpent et son sifflement, Lorsque d'apparence il est beau comme un ange, Et que le son de sa voix est enjôleur et charmant ? Si ce n'est que recevoir une morsure, lorsqu'on attend un baiser.
Sortir du noir chemin de vie d'une si infâme personne, Revient à croire pouvoir éteindre, d'un souffle, le feu du soleil. Ou bien, être assez habile pour repeindre en blanc la noire corneille. Ou encore, avoir la volonté de ne plus écouter une cloche qui sonne.
Je me suis égaré, il y a bien des années, dans ma destinée, Séduit que j'ai été par l'attirante beauté d'un chemin doré, Qui, malgré bien des renoncements, ne fut jamais le mien Cette blessure, toujours ouverte, m'a durci le cœur et l'âme abimée.
Aujourd'hui, même si les choses humaines m'agréent, Prudent, je me tiens à bonne distance de ses exubérances, Et de ses baisers frivoles trop facilement prodigués. Je lui préfère, de beaucoup, la douce et belle espérance Que seule, la beauté véridique de la nature me fait caresser.
Johan (JR.).
|