« Amour et trahisons »
L'ambition m'a dit : Que pour mon amour fut beau et envié, Je devais chérir la plus belle des dames, Et la désirer aussi, avec immense bonté, Pourvoyant ainsi aux saluts de nos âmes.
Mais courtois minois et piété de damoiselle, Ne sont nullement garants de loyauté éternelle ! L'esprit peut être de nature puéril et frivole ! Ce fut tare qui m'échoit en ce bel amour fol.
Mon amour s'écoula en querelles et en joutes Contre princes, que beautés de dame égaraient. Cet amour que je voulus éblouissant et jalousé, Ne fut que source d’humiliations et d'animosités
Il vaut mieux, croyez-moi, pour avoir douce vie, Aimer dame de beauté ordinaire au cœur fidèle, Plutôt qu'une belle papillonnante en bagatelle, Qui n'a besoin de vous, ou plutôt de votre épée, Que pour changer d'amant à mesure qu'ils sont tués.
Un jour, où ma meurtrissure sera insupportable, Je dois bien me l'avouer, cette lame redoutable, Transpercera le cœur de cette vilaine femme, Avant de se ficher dans le mien en y damnant mon âme.
Johan (JR.).
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