Pèlerinage
Museau de chrome: Ton vaisseau;
Titan égaré: Ton éclaireur;
Vitesse accrue, Montage achevé, Le réglage est finalisé, Un pont de vent entre les saisons: La visite commence.
Depuis ton satellite ancien, Le paysage se déroule, Un horizon égaré devient la couverture de ton visage igné.
L'oiseau invente le ciel, L'air est si frais que tes yeux deviennent des cristaux instables.
L'oracle t'avais prévu Il y a si longtemps Que ton arrivée est maintenant un événement trop discret.
Annonce: Insecte transparent fendant le zéphyr, Lente perspective dorée au métal des mutations chuchotées, Lagon si large que tes ailes y décrivent un profil levantin en dérive.
Encore un élan et te voilà magicien emporté par les embruns Vers la porte des Anciens venus du Paradis.
Une accélération tresse ton sillage En acanthes miniatures Supportant le temple des créateurs de rêves.
Onyx Brute Tu découvres en chemin L'angle de tir Des meilleures équations Et Monsieur Drake Te prédit un avenir organique En préparation dans les limbes d'étoiles doubles Stratifiées dans les songes des chamanes de Dordogne Dessinant L'ombre des destinées bicéphales de ce petit animal qui veut devenir toi.
Tu le suis à la trace depuis ton écran de saphir: Il est bleu Dans les océans immenses de cette terre si douce,
Il est méduse de diamant Dans les profondeurs De la lune Quand il murmure aux magiciens de minuit Les prémisses du nombre d'or.
Les orchidées le connaissent Comme un bourdon espiègle.
Connu des filles d' Antarés, Il donne aux pensées leurs lettres parfumées, Dédicaces stylisées signant l'acte de naissance Du premier pollen venu du zénith.
Ton voyage est une musique De cime, Une mélodie de néon, Une syllabe d'abandon, Une nostalgie dédiée aux troupeaux de carabes , Ceux-là mêmes qui se sacrifièrent pour que les pyramides des dieux Deviennent d'immortelles nefs, Parcourant un autre ciel Pour y semer Leurs nuits souterraines Accordées à la mélodie des arbres Devenus chandeliers Sous le règne de Lyrae.
Enfin, Ton souffle déteint sur les plaines Et ton ombre est l'esquisse de phalènes redoutées Car porteuses de cette vérité: Que tu viens de ce Centre .
Et les géants te suivent, Et Toumaï arrive, Et les rives d'une intelligence nouvelle Se devinent Et les airs se peuplent de morphos bleus Et les mers de dragons synthétiques , tes esquifs marins, Qui te signalent les premiers dauphins télépathes.
Le jour simule un rayon de myrte Donnant aux tableaux de tes peintres L'impression que le regard s'incurve vers le sud, Seulement l'instant d'un éveil peut-être durable.
11 Mars 2018
|