Cette fable est ma réponse au défi de notre ami Donald :
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Il était une fois un tyran cérébral Dont le seul destin était de faire le mal. Il s’aimait bien ainsi et se trouvait normal. Oh, se disait-il, le mal fait partie de nous Et il est bien inutile d’en être absous ! Je le fais parce que tous les autres le font, Et il ne faut pas voir cela comme des affronts ! A ces petits riens, honni soit qui mal y pense, Les maux sont bien nécessaires à notre défense. Et puis n’y a-t-il pas des maux qui sont des biens Qui, de la non violence, nous font le gardien ? Et pour vraiment s’en convaincre, il dit à voix haute : Auprès de personne, je ne commets de fautes !
Un petit enfant écoutait discrètement Ce discours qu’il trouvait assassin, sûrement. Sa naïveté imprégnée de bienveillance Lui ouvrit la voie royale de l’insouciance. Il prit la parole et dit au méchant tyran : Pourquoi faire le mal ainsi, bon an mal an, Que je le fasse moi qui ai peu de pensée, On pourra le voir comme une action insensée, Mais toi qui as appris, dans les temps, la conscience, Comment peux-tu te soumettre à son obédience ? Pour moi, à chaque instant, le mal n’existe pas. Mais toi, tu le nies, et il s’inscrit dans tes pas.
Petit enfant, je te trouve très incrédule, Vouloir le bien à tout prix est très ridicule ! Il me faut être un loup et un agneau du mal. Tout mal est créateur de violence banale Qui, dans sa résolution, fait venir le bien ! N’y vois-tu pas là un comportement chrétien ?
J’ai acquis peu de savoir par rapport à toi. Malgré tout, ta vision du mal me laisse coi. Nous ne sommes pas punis à faire le mal. Si tu le souhaites comme ton idéal, Crois-moi, ne le déclenche pas, il vient tout seul, Et il te poursuivra jusque dans ton linceul. Et si d’aventure, tu le prends en patience Fais du bien son remède ; tu auras de l’audience !
De ce petit échange que peut-on retenir ? Pour que dans ses serres, il ne puisse vous tenir, Ne cherchez pas le mal dans toutes vos actions, Vous ne serez pas soumis à son attraction. En conscience, éloignez vous de lui chaque jour. Le mal est un boomerang qui revient toujours !
Jacques HOSOTTE
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