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Accueil >> xnews >> O douce péniche - Poèmes confirmés - Textes
Poèmes confirmés : O douce péniche
Publié par modepoete le 18-01-2018 11:08:03 ( 763 lectures ) Articles du même auteur



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On les appelait les Solvay
Au temps d’hier, gaité pour nos yeux
Elles sillonnaient les canaux
Etraves fendant, calme l’eau
Dans les campagnes chaloupées

Mon grand Père et mon père
Matelots ils en étaient fiers
Ce n’était pas la galère
Ils volaient les frontières

La péniche rouge et blanche
Comptait tous les serviles biefs
D’un saut de mouton plutôt bref
Sur les écluses qui s’étanchent

Pleuraient ce départ trop fugitif
Regardaient au loin la silhouette
Vidé de houille, chaleur muette
Des foyers de ces gens affectifs

Capitaine, mes aïeux le devinrent
Quittant ce beau canal fluvial
De la Marne au Rhin convivial
Pour celui du midi qu’ils entretinrent

La péniche prise d’embonpoint
Jaugeant orgueilleuse sa cadette
Marquise de bois vernis coquette
Corne de cuivre rutilante au besoin

Les écoutilles chantaient au vent
Leur bonheur grisant de naviguer
Sous l’ombre fraîche des peupliers
Parade à la beauté du gaillard d’avant

Bastingage lavé, d’un propre
Immaculé elle grisaillait nue
Quand la tentaculaire grue
L’engrossait de boulet crotte

Elle s’enfonçait de son lourd
Enfantement au fond d’une eau
Qui lui léchait la jauge en haut
Pour la laisser petite belle de jour


Dans la nuit profonde du jour
Elle accostait à une patte d’oie
Lançait ses aussières de fer en joie
Pour s’amarrer à une bite de velours

Soleil encor caché, l’écluse l’absorbait
De sa panse au bassin tendre
Premier baisers à la coque cendre
Dans l’écume d’une toilette aisée

Elle rutilait telle une déesse
Dans les campagnes de France
C’était la péniche des silences
Elle flottait élégante ô princesse
Æ’C

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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