Des cow-boys en costume caracolent sur des chevaux vapeur dans un monde de béton et de verre au goût amer de nulle part rythmé par le son des klaxons et la lumière des feux tricolores.
Les magasins dégueulent de foies de canards morts de coquillages gluants de dindons pleins de farce la promesse assurée d’une sacrée soirée en famille.
De sculpturales beautés en plastique enrobé de soie me regardent attristées de leurs yeux sans fond perdues dans les grandes vitrines pleines de paquets vides.
Les mendiants sourient de mille dents pour garder une petite place dans ce théâtre humide leur cul planté dans les tréfonds du macadam où des requins de bitume attendent la nuit pour les manger tous crus.
De pauvres gars vêtus de rouge rient dans leur fausse barbe blanche chatouillent les enfants flattent les mamans racontent des histoires à dormir debout et à finir par terre.
Cette ville est devenue trop grande, un univers de silhouettes une illusion de bonheur les hochets à gogo les prêts à taux zéro les sept bons numéros une belle promotion sur les frais funéraires.
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