Les hautes crêtes éveillaient les conifères
Il était temps d’épousseter la couche fière
Du vaste ciel grisé par la suie des nuages d’hier
Les horizons embuaient les campagnes de mystères
Les froids papillons d’hiver s’envolèrent timides
Des hauteurs pour s’accrocher aux branches de l’air
Ils virevoltaient sur mes joues à la cache éphémère
De ma chaleur pour se transmuer ; gouttes limpides
Ils s’évertuaient ombres des lumières à se rassembler
S’agglutinant l’un contre l’autre pour bien s’enlacer
Sur des dos de moutons souillés par la terre détrempée
Ils faisaient la ronde des toits, négligeant les chaudes cheminées
La terre céda sa robe d’automne ; plus de vert froncé
Elle enfila majestueuse son blanc manteau ouaté d’hiver
Laissant place aux chemins, frises de nouvelles frontières
Entre la plaine recouverte et la chaleur des vivaces chaumières
Ils déguisèrent toutes les formes dans le grand secret
Silhouette inconnues aux airs d’intrigants diablotins
Qui demain armeront en ludiques malices des jeux enfantins
Inerte restera t’elle ! Si vos caresses ne démaquillent sa rotondité
Conifères de la force des ans, tu n’en supporteras pas l’intrus
Tu te courberas pour te libérer de ce joug: des cristaux passagers
Et la blanche des cieux saura poudrer les sols nourriciers
Traîne de belle mariée pour l’épouse festive du beau paysage imbu
Au petit matin la joie des enfants fomentera les passions
Sculpture de ces bonhommes de neige nez pointu, yeux ronds
Fabrique de boules pour une bataille sympathique qui fond
Dans le creux de votre cou et vous mène à l’affable friction
Papillons prisonniers des demain éphémères ils quitteront
Pour d’autres vallées leur linceul de drapée couleur de lait
Suintement de leur nature, aux ruisseaux, aux rivières serrées
Contre nos contrées pour un dernier baiser liquéfié de saison
Æ’C