La Mer du Nord est en feu, mes amours tombent en ruines. La route s’étire à perte de vue dans un ciel sans espoir. Je quitte Amsterdam, ses canaux sont trop gris, des cimetières de fleurs. Je retourne à Paris, mon nouveau Xanadu, une ville sanctuaire aux façades sans peuple.
A deux heures du matin, le monde dort, inconscient. Seules les radios refusent le sommeil général. « Revivons sur les ondes magnétiques de nos rêves électriques ! » La campagne batave s’illumine de mégahertz. Des chansons oubliées réveillent mon cortex fatigué.
Je me souviens de toi, mon premier grand frisson, de nos corps enlacés sur la piste de danse. Tu étais lumineuse, une étoile du jour, la reine de mes désirs, centre de mes pensées. Amsterdam n’existait pas, Paris semblait loin, seule comptait cette plage où j’aimais t’embrasser. La Méditerranée berçait nos promenades, nos cœurs rythmaient notre idylle naissante.
A deux heures du matin, la nostalgie prend le pas sur la réalité. Les musiques du passé restaurent les images d’antan. « Que vivent nos rêves électriques sur les ondes magnétiques ! » Le ruban de bitume devient une rivière aux berges éclairées par de jolis lampions. La magie du disco emporte la grisaille, loin des yeux loin du spleen.
Je reviens avec toi, pour un autre frisson, le temps d’un dernier slow. Tu brilles de mille feux, entre nuit et matin, la poupée de mes songes, mon ultime regret. Amsterdam dans mon dos, Paris à l’horizon, je préfère m’embraser dans nos tendres baisers. Les deux mers envahissent la route, mon nouveau Xanadu.
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