La brume enveloppe tendrement les nuages. Qui ont trop plu et trop pleuré. Elle s'épaissit pour faire une mer. Une mer de brume. Qui se fond dans les couleurs de l'automne. Puis, il pleut des feuilles. Les feuilles crépitent dans le vent. Le vent les fait tourner. Les enfants prennent leur élan. Pour les attraper. Mais elles glissent entre leurs doigts. Pour aller se poser. S'engouffrer dans les rues et dans les bois. Les ouvriers balaient les trottoirs. Ensevelis sous les feuilles. Et elles tournoient. Jusque sous les toits. Elles dansent autour de toi. Elles te prennent dans leurs bras. Leurs bras de feuilles mortes. Elles chantent leur désarroi. Leur désarroi de tomber des arbres. Maîtres de ces bois. La brume se dissipe. Les feuilles continuent leur course folle. La course de l'automne. Et elles chantonnent. Pour tous les enfants du monde. Et les enfants forment des rondes. Autour des feuilles aux mille couleurs. Elles dansent le chagrin et le bonheur. Les lendemains et la beauté des coeurs. Et tout le monde est heureux. De voir danser les feuilles mortes. Les feuilles mortes de l'automne.
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