Ciel !
Vois-tu le grand champ de blé et ses pépites
Sur leur tige longue et droite sur la glèbe de Dieu,
Caressées par les rayons du roi à la tête d’or.
Elles grandissent encore sous tes flots
Et de tes souffles blonds
Passant sur chaque brin un par un.
Là où je cache mon âme dans la fusion
Aussi perdu que toi dans l’éphèbe.

Ciel !
Écoute leurs chants qui vibrent
Et se plient sous chaque souffle
De tes offrandes.
Dans un sommeil si doux elles grandissent
rêvant dans leurs vertiges.
Attirant des meutes d’abeilles
Qui se reposent au bout des tiges
A la couleur plus jouissante que le miel
Ciel !
Vois-tu mon cœur là, épanouit
Entre les coquelicots mais moins
Rouge que leurs pétales vermillon.
Oubliant que leur rêve n’est que le
Baiser sous la rosée de tes lèvres enchantées.

Ciel !
Comprends-tu se que tu as fait
De tes mains innocentes.
Avec ta jubilatoire chimie
Tu mets mon âme en doute.
Exposant mon cœur
Dans un chagrin profond.
Pensant à la moisson.


Zoran Savic