J'entends beaucoup de voix, des paroles sans lèvres. Le fou vit dans ma tête avec toutes ses fièvres. "Fais l'amour avec l'air, bois l'eau, gobe le feu" Scande fort tout un chœur d'inconnus peints en bleu. "Laisse ton cœur saigner où la terre t'appelle, Ne sais tu pas déjà comme la fin est belle ?"
C'est un chant sans musique aux accents de désert Où des hommes serpents habillés tout de vert Fument le calumet et enterrent la guerre, Ses larmes et ses morts sous un dôme de pierre.
"Fais l'amour avec l'eau, le feu va t'envahir, Deviens air à ton tour et laisse toi finir." Le chant devient plus fort et souffle dans ma bouche Des paroles sans mots comme un bébé sans couche Le début et la fin, la mort et le pardon. Ma langue tourne raide, un fantôme amidon.
Ni l'eau, l'air ou le feu, les enfants de la terre, N'enlève le plaisir de ce coup de tonnerre, Ultime cri du corps, point d'orgue du concert. Je suis venu, j'ai vu, j'ai vécu, j'ai souffert.
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