Je dédie ce poème à tous les touristes qui prennent les transports en commun parisiens pour la première fois.
Très tôt dans le métro court le peuple golem, L'appel du souterrain le parque dans la rame, Sans un mot sans un son, juste pur amalgame, Des zéros et des uns, simulacres d'item.
Et jusqu'au samedi, c'est le même chelem, La foule s'agrandit, tels des fils sur la trame, Anonyme cheptel en quête du sésame, Un fauteuil au bureau, son ultime totem.
Tout nouvel arrivant se montre magnanime Devant le vain troupeau privé de son estime, Un bout d'humanité tombée au minimum.
Cette course effrénée amène le système A modeler ce flux dans un grand théorème Où demeurer muet garantit l'optimum.
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