Il me laisse sans répit, se glisse sous mes draps Gluant, comme la suie dans la cheminée Il se colle aux parois de mon esprit étriqué S'approprie mes désespoirs et mes soucis Il me prend dans ses bras, pour y déverser sa lie Il s'empare de mon sommeil, hante mes nuits et mes insomnies Me respire à plein poumon Le nez dans son foulard Il sent l'odeur de ma tristesse et de mon cafard Fantôme maléfique Il s'éprend de moi et me suit aux tréfonds de l'oubli Il boit mes idées noires et broie mes espoirs Se nourrit de mes angoisses Il ne me laisse jamais en paix, s'instruit de mon air défait Il sautille de villes en villes D'esprits torturés en esprits en lambeaux Il me mord à s'en tordre les boyaux, s'abreuve de mes maux L'ennui est une saloperie Qui agit du berceau au tombeau.
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