Tom Malroux le secrétaire excellait dans l’art de briser une vie grâce à des manigances élaborées. Il envoya en prison des dizaines de personnes, au moyen de faux témoignages et de preuves fabriquées. De temps en temps il visualisait dans ses rêves le visage des gens dont il démolissait l’existence. Mais il ne souffrait pas d’une forte culpabilité. Malroux apprit à devenir insensible aux regrets. De plus son fanatisme l’aidait à ne pas ressentir hors des songes de pointes de remords. Il réussit brillamment l’examen final pour accéder au poste de secrétaire de Dominique Bollet le président, qui consistait à détruire la vie d’un proche, afin de prouver sa loyauté. Tom choisit comme victime son père, il s’arrangea pour le faire accuser de viol sur des femmes. Il choisit un défi difficile, il dut se livrer à beaucoup de manipulations pour obtenir un verdict coupable. Mais Malroux voulait montrer sa compétence à Bollet, et aussi l’impressionner. Il parvint avec brio à envoyer son géniteur en prison. Le secrétaire eut pendant quelques jours des difficultés à dormir, à cause de sa trahison à l’égard de son père, toutefois il se remit assez vite. Pour s’entretenir, éviter de perdre la main, il s’entraînait sur des sans-abris. Il œuvrait pour envoyer une fois par mois un homme ou une femme en prison, pour un crime passible d’au moins cinq ans d’enfermement. Le président appréciait hautement la conscience professionnelle de Tom, cependant il aurait vite déchanté, s’il savait ce que préparait en sous-main son secrétaire. En effet Malroux s’avérait en train de réunir des preuves pour faire tomber Dominique. Il attendait que ses liens avec les actionnaires principaux de la multinationale Ovéa soient forts, pour passer à l’action. Albert : Il y a un médecin qui voudrait intégrer nos rangs, on pourrait peut-être lui donner un autre rôle que celui d’informateur tenu par les écuyers. Alphonse : Qu’as-tu en tête Albert ? Albert : Je pense que charger le docteur de s’occuper des blessures légères ou graves des chevaliers, qui s’acquittent de missions dangereuses serait intéressant. Alphonse : Combien de blessés a-t-on eu chez les nôtres à cause d’activités illégales, cette année ? Théodore : Trois je crois, deux guerrières qui faisaient les prostituées, et un organisateur de paris clandestins. Alphonse : Albert ton idée est très valable à première vue, mais il faut savoir si le médecin est prêt à risquer de perdre son droit d’exercer. Albert : Je lui ai posé la question, il m’a dit qu’il n’avait peur ni de la prison, ni des sanctions de l’ordre des médecins. Alphonse : Dans ce cas, si le docteur passe les tests d’entrée dans les chevaliers, je ne vois pas d’objection à ce qu’il soigne les nôtres. Théodore : Ton médecin, il a quel type de qualification exactement ? Albert : C’est un docteur qui a travaillé comme chirurgien plusieurs années dans un hôpital. Puis il a changé de voie, et a ouvert un cabinet en tant que médecin généraliste. Albert l’enthousiaste ne se souciait pas seulement du bien-être des chevaliers, il avait d’autres plans en défendant l’emploi d’un docteur au sein de son organisation. En effet le médecin connaissait l’utilisation de plantes et d’autres substances destinées à permettre un contrôle mental. Ce qui aiderait Albert à compter de nouveaux partisans, chaque fois qu’un blessé ou un malade passerait par les mains du docteur. L’enthousiaste peinait à recruter des sbires, pour l’épauler dans ses meurtres de pollueurs, de journalistes et de politiques. Alors il eut l’idée de prendre un raccourci, plutôt que de compter sur son éloquence, il misa sur des produits chimiques et des végétaux aidant à dominer les esprits. Il ressentait une certaine gêne à employer une méthode qu’il qualifiait d’abjecte. Cependant il estimait qu’il s’agissait d’un devoir sacré de s’entourer d’un maximum de monde. Pour l’instant il ne comptait que sur dix personnes pour le soutenir dans ses assassinats ; alors qu’il voulait régner sur un groupe de plusieurs milliers de tueurs écologistes. Il savait que ses ambitions s’avéraient élevées, toutefois Albert estimait qu’elles étaient réalisables. Tant pis s’il fallait recourir à la force et au lavage de cerveau, pour accroître les rangs des défenseurs de la nature efficaces. Albert pour renforcer ses capacités de dominateur mental, pensait à diversifier ses activités. Ainsi avant de mettre à mort certains ennemis de la nature, il estimait qu’il serait utile de se servir de quelques pollueurs, comme cobayes pour des expériences sur le lavage de cerveau. Afin de déterminer quelle dose de produit permettait d’annihiler la volonté d’un chevalier opposant, sans le mettre en danger physiquement. Théodore le prudent ignorait certaines des manigances de l’enthousiaste. Il pensait d’ailleurs que le docteur ne servirait qu’à soigner, pas à contrôler les esprits. Alphonse : Il a une très belle maison Damien Farre le socialiste, dis donc. Théodore : Ce n’est pas une personne corrompue, il s’agit d’un héritage familial. Par contre il est tout à fait possible que le père de Farre ait accepté des pots-de-vin, vu le train de vie qu’il menait. Alphonse : Comment sais-tu ceci ? Théodore : J’aime me renseigner sur les proches de ceux dont nous violons le domicile. Alphonse : Tu n’as pas peur que ce genre d’enquête attire l’attention ? Théodore : Je n’interroge pas des gens, je me contente de vérifier les fichiers de la police et, d’organisations comme les renseignements généraux. Alphonse : Tu es doué en tant que pirate informatique, mais à l’avenir préviens moi quand tu veux consulter des fichiers confidentiels. Comme je suis bien meilleur que toi sur un ordinateur, cela diminuera les risques de se faire repérer. Théodore : Si tu veux Alphonse. Albert : J’ai fini de crocheter la porte, on peut y aller. Il est précautionneux Farre, j’ai dû m’attaquer à huit serrures, et pourtant il s’agit de la porte la moins défendue de son domicile. Albert l’enthousiaste connaissait les accès les plus faciles de la maison de Farre le député socialiste, grâce au site internet cambrioleur653.com. Il s’agissait d’une source d’informations inestimable pour les personnes qui voulaient pratiquer un cambriolage, en France ou dans des dizaines d’autres pays. Le site référençait des milliers d’habitations de célébrités, et de personnes riches, ainsi que la configuration de banques, bijouteries etc, et donnait de précieux renseignements très utiles pour mener une effraction réussie qui n’attirait pas l’attention de la police. Par contre cambrioleur653 coûtait très cher, pour le consulter il fallait généralement débourser plus de deux mille euros, afin d’avoir le droit à une heure d’accès au site. Cela n’empêchait pas des milliers de criminels de payer, car cambrioleur653 apportait des atouts très précieux pour ceux qui souhaitaient monter des coups audacieux. L’enthousiaste bénéficiait de grosses réductions, en tant que membre de la famille du fondateur du site, et fervent écologiste. Résultat ses visites sur cambrioleur653, ne lui coûtaient au grand maximum que cinq cents euros tous les mois. Dans la famille d’Albert pratiquement personne ne respectait la légalité, ceux qui étaient honnêtes, passaient pour des individus bizarres, qui étaient regardés de haut. Mais un certain sens de l’honneur animait les oncles, tantes, cousins et autres parents de l’enthousiaste. Par exemple une forte solidarité les liait, ils n’avaient pas peur de prendre de gros risques pour venir en aide à un membre de leur famille. De plus ils détestaient généralement la violence gratuite, ils voyaient comme une souillure le fait de commettre un meurtre ou, de blesser quelqu’un par plaisir. Une fois à l’intérieur du domicile du socialiste, Albert et ses camarades peignirent un message avec une bombe de peinture, déplacèrent des meubles et cassèrent des objets. Alphonse : Voilà les gars, on a fini, oh, oh on a de la visite. Albert : La police ? Alphonse : Non à première vue je dirais d’autres cambrioleurs, d’après mon détecteur de chaleur, nos voleurs sont trois. Théodore, Albert mettez-vous chacun du côté de cette porte. Vous essayez d’assommer. Deux hommes sont assommés, le troisième essaie de se sauver, mais il est rattrapé. Théodore : Tiens, tiens je reconnais notre homme qui essayait de se sauver, en abandonnant ses petits camarades. Il s’agit de Tom Malroux le secrétaire du président de la multinationale Ovéa. Tom : Si vous savez qui je suis, vous devinez qu’il n’est pas bon de faire obstacle à mon patron. Par contre si vous me laissez accomplir mon œuvre et me détacher de cette chaise, je m’arrangerai pour qu’une grosse somme d’argent vous soit versée. Théodore : La réponse est non, à votre avis les gars que désiraient faire des sbires d’Ovéa, chez Farre le socialiste ? Alphonse : Soit ils voulaient menacer Farre, soit ils essayaient de le discréditer en déposant chez lui de fausses preuves d’un crime. Albert : J’ai trouvé dehors un bidon d’essence, les sbires voulaient peut-être accuser Farre de pyromanie. Alphonse : Cela me semble plausible. Tom : Vous n’y êtes pas du tout, moi et mes hommes, on voulait mettre le feu à cette maison. Alphonse : Mais bien sûr, généralement on remplit un bidon d’essence quand on veut déclencher un incendie. On ne se contente pas de se promener avec un bidon quasiment vide. Tom : J’ai fait une erreur, je croyais le bidon plein. Alphonse : Il faut être très bête pour ne pas constater qu’un récipient est vide. Tom : Aujourd’hui c’est la pleine lune, résultat mon intelligence baisse considérablement.
Alphonse : Tu as de la chance que j’ai des principes, sinon je te frapperai, jusqu’à ce que tu cesses de dire des âneries. Tom tu diras le bonjour à la police de ma part. Les gars n’oubliez pas de prendre le bidon d’essence.
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