Théus,
La vallée encaissée, frangée de rides blanches, Déroule son torrent entre ses deux coteaux, Et des grands arbres émergent, leurs cimes qui se penchent, Caressant les versants en de verts arceaux.
La crête dentelée effleure les nuages, Et puis s'arrête, abrupte, plongeant dans le vallon : Ses roches déchirées s'enfoncent dans l'ombrage, Des longs pins tortueux à l'épaisse toison.
Sur la pente nue et grise de roches éclatées, Un glacis apparaît laissant place aux moraines, C'est "la salle de bal des demoiselles coiffées" : Elles s'élèvent dans le ciel et l'azur qu'elles enchaînent.
Je garde en souvenir le chemin qui serpente, Ecrasé de soleil, bordé de potentilles, D'herbe sèche en bouquets que les cigales enchantent, De pierres et de galets que la chaleur fendille.
Quand je rentre au village en fin d'après-midi, Par les jardins pentus et la drève d'acacias, Le jour est encore haut et je me réfugie, A l'ombre des maisons et de saint Nicolas.
Cuga (Paysages- 2017)
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