Vent de lumière
Tu étais loin, Tu étais bleue, Mages et sortilèges Te donnaient l'allure D'un souvenir ramassé, là , Dans l'ombre des lunes anciennes.
Tu croyais que le ciel Venait de l'horizon, Quand la houle se répand Sur la terre en un or matinal Modelant les saisons .
Tu laissais ces maîtresses folles Au large des symphonies Qui devinent Jusqu'à la couleur des pensées, Végétaux instables , Etoilant ton départ.
Cale ton pied dans la porte Qui s'entrouvre, Sens la fragrance de cette brise Tissée de sourires verts.
Tu voulais rayonner Au faîte des arbres, Tel un soleil malicieux.
Tu magnifiais les ombelles et les oiseaux, Et pensais rendre l'intelligence artificielle Dans ton véhicule aux yeux d'or, Reflétant l'ordre des pléiades.
Ici, dans ce monde , Les alouettes sont drôles, Drônes piquant Vers le fleuve Dimensionné comme un éventail .
Tu pensais que la brume Sortait des rêves D'un soleil parallèle, Que les pluies Remontaient vers les nuages...
Tu imaginais Un monde imprécis, Ondoyant en ondes marines Que tu captes parfois Sur tes antennes fragiles.
Tu as tout essayé, Tout! Muée en flammes dressées Devant les temples, Tu as écris les plus belles légendes,
Si Précieuses, Que les prêtres Se confondent en promesses de voyages. Ils ignoraient que tes fantômes Peuvent éteindre le délire des éclairs.
Tu dévoilais les plus subtiles dénouements Qui, au hasard d'une virgule solaire, Infléchissent le vent le plus pur Vers la crypte des sentiments animaux.
Tu savais tout en même temps.
Araignée blottie dans le corail Des dieux, Tu fileras bientôt le long des éclipses.
Ton équipage Hissera ses voiles Vers les sources bleutées D'où naissent les montagnes, Tu déposeras, là , La neige rare De capitules pliées en énigmes impatientes.
Tu arriveras de partout, Pleurant, pleuvant, Ruisselant, volant,
Suintant, rampant, Coulant, filant, Courant, Sautant,
Rutilant compas de désir Dont les traces, Sur la carte des mirages, Esquissent la lisière d'une larme, Là , au coin droit d'un nombre d'or Amoureux du silence.
Tu t'installeras, modeste signature , se mussant Sur la gamme irisée des saltimbanques , Tournant autour d'un regard , singularité Mauve du couchant .
Ce soir-là , Les songes s'improviseront esquifs franchissant Les fleuves du zénith .
Le crin des chevaux Pousse sur ton cou, Etalon juvénile, Tu portes les rubis d'une couronne, Hier dispersée dans les reflets des pas perdus.
Hé ! N'oublie pas de fermer toutes les portes, Les nuits sont fraîches Dans cette partie du palais, Où tu composes Les murmures immarcescibles Des Ancêtres...
19 /20 et 25 Juin 2017
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