Je dédie ce poème à la femme d'un ancien collègue qui l'a rencontrée dans une soirée mousse.
Petite poupée moscovite
La petite poupée à l'accent moscovite Décida le matin de lâcher son marteau, Étoile et faucille, un attrape cerveau, Mirage bolchévique au parfum d'amanite.
Arrivée à Paris, elle comprit bien vite Que le bleu blanc et rouge, au delà du rideau, Attiraient les moutons, au son d'un bel appeau, Et de mots plaqués toc aux relents de jésuite.
Elle apprit le français, langue des amoureux, Et croqua le crapaud, dont les yeux globuleux Croisèrent son regard de fragile princesse.
La beauté de Moscou troqua le grand Oural Contre un pavillon, un petit capital, Un mari bedonnant, la fin de sa jeunesse.
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