Cela porte bonheur de toucher la bosse d'un bossu, Mais c'est plutôt incongru. Couvert de bleus et de bosses, Cinquième roue du carrosse, Il n'est que chair de souffrance, Un souffre-douleur en errance, Un souffle au coeur en décadence. Souvenirs d'une enfance noyée dans la gueuze, Il l'a amère, la douloureuse. Les gens sont intransigeants, moqueurs, Gluants comme la pollution à ses heures. Fouteurs de gueule, partiellement aveugles de l' impuissance Et de la déchéance De l'homme qui porte sa bosse sur le dos, Comme un fardeau, à s'en briser les os, A s'en bouffer la peau, A en faire crever les corbeaux, Allez donc toucher sa bosse, Puis tirer le perdreau, Alors que le bossu s'en tord les boyaux, Il l'a amère, la douloureuse.
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