Ce poème est ma réponse au défi de Delphine, en date du 13 mai :
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Je vous l’avoue, j’ai un faible pour les rituels. Leurs hymnes éclairent mon orphéon perpétuel. Ils sont des colibris dans mon imaginaire, Aux vols de mystères dans mon âme lunaire.
De l’enfance à aujourd’hui, ils m’ont envoûté, A toutes leurs douces saveurs j’ai tant goûté, Que par leurs grâces vives, j’ai été touché. Eloigné d’eux, mon esprit est effarouché.
Oh, ils ont beau être isolés de la raison, Je ne peux résister à leur inclination. Ils me font sortir des fracas et des tumultes Qui colorent mon âme de pensées occultes.
A vos yeux, ils peuvent paraître ridicules. Enfant, je regardais sous le lit, sans scrupules, Pour me prémunir contre tout danger nocturne, Qui aurait rendu mon sommeil bien taciturne.
Adolescent, dans la maison de mes parents, La nuit, à l’écoute de grands bruits apparents, Je me levai pour entrevoir par la fenêtre La survenue de quelques fantômes champêtres.
Bien d’autres, pour vous, pourraient être des orties, De nos illusions scabreuses, tout droit sorties, Mais je vous l’assure, ils sont chasseurs de tristesse Lorsque nous nous livrons à eux avec hardiesse.
Un rituel peut être un appel de la faucheuse. Quand ma mère fut avec la mort batailleuse, Elle abandonna la vie et ses attributs Après avoir vu le dernier de la tribu. Mon frère aîné fut montré à sa belle-mère Avant qu’elle ne fut prise par la mort altière.
Ils peuvent être aussi des fontaines de jouvence Réveillant tous nos désirs en convalescence. J’aime alors leur place dans l’espace et le temps Qui offre à ma vie la grâce d’un beau printemps.
Je pourrais vous parler de mes rites d’amour, Vous les livrer avec une pointe d’humour, Mais, mes amis, je ne veux point vous les dire, Je vous laisse, en êtres très curieux, les prédire.
Les inventer fait de nous une humanité, Riche de ses cultures, de sa diversité. Ils sont notre dignité et notre fierté. Ils nous ouvrent des espaces de libertés.
Certains, me direz vous, sont toujours condamnables Mais tant d’autres nous créent un bonheur admirable. Comment ne pas citer le rituel du merci Et pour moi vraiment, celui de venir ici.
Les chasser est un aveu de désespérance. Il faut les inscrire dans un champ d’espérance, Sans faire d’eux des volcans très tumultueux Jaloux de leur puissance, en géants orgueilleux.
Jacques Hosotte
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