Chapitre 6 : Anti-écologie Dominique Bollet le président avec son projet anti-écologie, mettait en danger les plus beaux sites naturels de France, il constituait une terrible menace pour l’environnement. Même le premier ministre Jérôme Chameau osa critiquer Bollet, malgré sa servilité à l’égard des puissants. Pourtant Chameau s’avérait un modèle de soumission, au point qu’il reçut le titre de super carpette. Les Verts tentèrent encore une fois d’arrêter le projet anti-écologie, cependant cette fois ils échouèrent à obtenir satisfaction. En effet le président prit beaucoup de précautions, pour donner l’apparence qu’il respectait la légalité. De plus il mit les bouchées doubles pour s’adjoindre la coopération d’économistes, et de scientifiques, qui présentèrent sous un jour mensonger, mais très positif le projet anti-écologie. En outre les circonstances évoluèrent de manière défavorable pour les écologistes, le taux de chômage officieux dépassait les quarante pour cent. Pour arranger les choses, les réfugiés de plus en plus nombreux à venir en France, incitaient les français à s’intéresser moins à l’écologie. Même si la majorité des immigrés s’enfuyait de leur pays non pas à cause de la guerre, mais de problèmes climatiques provoqués par la pollution. Les réfugiés climatiques étaient des dizaines de millions chaque année, il s’agissait de personnes qui devaient fuir leur pays à cause de la sécheresse, ou d’inondations à répétition, de tornades ou d’autres catastrophes. Le dérèglement climatique avait pour propriété, de provoquer des bouleversements très impressionnants dans de nombreuses régions. Il doublait voire triplait le temps des sécheresses, il transformait des tempêtes exceptionnelles en événements fréquents, il faisait que les pluies diluviennes devenaient la norme. Bref la pollution rendait le climat tellement fou, que le seul moyen pour des millions de personnes de survivre, consistait à s’exiler hors de leur pays d’origine. Surtout que beaucoup de politiques refusaient de faire des investissements, pour parer les conséquences négatives de l’évolution du climat. Jérôme : Monsieur Bollet, vous allez beaucoup trop loin. Je suis contraint de ne plus vous soutenir, vos ambitions mettent dans un état de fureur mes alliés les Verts. Dominique : Je vous croyais un partisan de l’innovation et du progrès. Si ce que je défends est concrétisé, l’état français gagnera des centaines de millions voire des milliards d’euros. Jérôme : Certains experts des Verts estiment que les catastrophes écologiques provoquées par vos desseins, coûteront une fortune à l’état, et causeront un appauvrissement majeur de millions de français. Dominique : Les experts des Verts ont tendance à exagérer fortement les conséquences négatives possibles, quand une multinationale défend des avancées ambitieuses. Jérôme : Je ne suis pas un spécialiste de l’environnement. Cependant il faut quand même admettre que vous y allez fort, vos projets vont causer sur le long terme une disparition d’un quart des surfaces boisées de France. Dominique : J’ai envie que la France renoue avec la croissance, cela fait plus de cinq années d’affilée, que mon pays est en situation de récession. Seuls des investissements massifs peuvent enrayer la spirale négative de la France. Jérôme : J’ai aussi vu que vous concentriez beaucoup d’efforts, sur le département français de la Sarthe, qu’est-ce qui justifie cette volonté ? Dominique : La ville sarthoise du Mans et son agglomération possèdent une bonne réputation. Mais d’un autre côté certaines zones de la Sarthe sont jugées peu attractives par les entreprises. Je veux remédier à cette situation. Jérôme : Vous avez l’air sincère, mais cela vaut-il la peine de raser la moitié de la forêt sarthoise de Bercé par exemple ? Dominique : Les bois de Bercé sont jolis, mais la beauté ne fait pas vivre les gens. La nature est utile, mais il est nécessaire de sacrifier certains sites naturels pour permettre le bien-être de l’humanité. Jérôme : J’ai peur que plusieurs de vos projets soient jugés illégaux par les tribunaux, du fait qu’ils mettent en péril des sites classés. Dominique : Dans ce cas il suffit de déclasser les sites, c’est votre droit de déclarer qu’une réserve naturelle peut être complètement bétonnée. Jérôme : En parlant de réserves naturelles, vous insistez pour que la moitié des réserves naturelles françaises cessent d’être des sanctuaires écologiques pour permettre l’exploitation de mines, de carrières de sable ou de pierre. Dominique : Rien qu’avec le pétrole et le gaz des nations s’enrichissent considérablement. Imaginez ce que pourrait gagner la France, si elle devenait une championne de la vente du fer, et d’autres métaux. Jérôme : Il y a une concurrence forte des mines africaines et asiatiques. Dominique : Les voleurs de métaux sont prêts à prendre des risques insensés, pour du cuivre et du fer. Autrement dit le fer et les autres métaux sont une source de revenus considérables pour beaucoup de gens et de pays. Jérôme : Le bois est une matière qui peut rapporter aussi, c’est une raison de préserver les forêts. Dominique : Une tonne de bois se vend beaucoup moins cher, qu’une tonne de fer ou de titane. Jérôme : J’ai peur que l’opinion publique ne partage pas votre enthousiasme, qu’elle sanctionne mon parti aux prochaines élections. Dominique : Au contraire les gens vous seront reconnaissants d’apporter de l’emploi, dans une France avec huit millions de chômeurs. Jérôme : Officiellement le nombre de demandeurs d’emploi se chiffre à quatre millions. Dominique : Entre les chiffres officiels de l’état, et la réalité il y a souvent un décalage. Je suis au courant de la véritable ampleur du chômage en France. Les chevaliers de Gaïa réagissaient de diverses manières, face à la démence de Dominique Bollet le président de la multinationale Ovéa. Des divisions importantes apparurent au sein de l’organisation. Ainsi le mouvement des cambrioleurs, surnommé par ses détracteurs les naïfs honorables, prônait la multiplication des effractions pour combattre Bollet. Il appelait à suer sang et eau pour sauver la nature, ses membres ne ménageaient pas leur peine pour récolter des preuves. Ils étaient majoritaires, mais ils ne pouvaient pas empêcher la tenue de conclaves secrets de certains chevaliers mécontents qui réclamaient des actions plus osées et sanglantes. Alphonse le modéré, appelait à l’unité pour combattre efficacement, mais dans son dos Albert l’enthousiaste et Théodore, complotaient pour la mise en place de leur propre faction. Théodore présidait le groupe des anti-pollueurs zélés, il défendait l’idée du meurtre contre les pollueurs majeurs, il incitait à laisser en paix la majorité des pions politiques des multinationales. Mais il insistait sur la nécessité d’inspirer de la peur dans le cœur des élus, afin de les pousser à respecter la nature. Il visait surtout les industriels, les chefs d’entreprises et les capitaines d’industrie. Il n’aimait pas les politiques, mais il pensait qu’il fallait épargner leur vie au risque de s’attirer l’antipathie de l’ensemble du peuple, sauf cas très particulier. Alphonse appelait les anti-pollueurs, les dangereux, et Albert les affublait du quolibet de timides. Albert dirigeait les champions de la nature, il pensait qu’il fallait frapper fort, et en masse. Le citoyen ordinaire ne devait pas être inquiété, mais des milliers de victimes étaient nécessaires pour garantir la survie de la nature, aussi bien dans les rangs des chefs d’entreprise que des élus. Le modéré surnommait les champions, les sanguinaires, et Théodore les désignait sous l’appellation de débiles. Alphonse : Les gars, Bollet est devenu fou, il veut pour gagner quelques sous mettre en place des projets pharaoniques, qui vont provoquer des inondations chez des millions de français, et décimer des centaines d’espèces animales et végétales. Albert : Je pense que Bollet est un cas désespéré, il doit être tué. Le cambriolage dans le but de l’humilier et de lui faire perdre de l’argent, c’est une punition trop douce. Théodore : Je suis d’accord, Bollet est un humain nuisible et malfaisant, sa mort devrait répandre beaucoup de joie, et pas seulement chez les écologistes. Alphonse : Je suis contre le meurtre, si vous tuez Bollet, je vous exclue des chevaliers de Gaïa. Albert : Tu es dur Alphonse, et puis réfléchis Bollet est une personne maléfique, qui répand la tristesse et la désolation autour de lui. Sa mort ne sera pas une grande perte. Alphonse : Pour moi l’assassinat est un tabou absolu, je suis contre ôter la vie à un humain sans son consentement. Même si Bollet m’exaspère, si je cautionnais sa mise à mort, je me sentirais misérable, et surtout je nuirais gravement à la cause écologiste. Théodore : Quand une bête enragée et véhiculant une maladie contagieuse est abattue, le responsable de sa mise à mort, est considéré comme un individu ayant accompli un acte honorable. Alphonse : Où veux-tu en venir ? Théodore : Bollet est plus dangereux qu’un animal sanguinaire et porteur de microbes néfastes pour les hommes. Alphonse : En tant que fondateur en chef, j’ai le pouvoir d’exclure qui je souhaite des chevaliers de Gaïa, y compris vous deux. Théodore : Tu abuses de ton pouvoir Alphonse. Alphonse : Peut-être mais je refuse que des amis se souillent, deviennent des meurtriers, même si cela peut profiter à la nature. Albert : Dans ce cas que proposes-tu pour mettre fin au projet anti-écologie ? Alphonse : J’ai l’intuition que la solution à notre problème ne sera pas débloquée, en cambriolant le domicile ou les installations de Bollet. Il faudrait plutôt visiter le domicile du premier ministre Jérôme Chameau. Théodore : Chameau est un pion de Bollet, mais plutôt que de nuire à un démon mineur, je préfère m’attaquer à un roi-démon. Alphonse : J’ai le pressentiment que nous récolterons des choses très intéressantes, en pénétrant dans le domicile de Chameau. Si vous ne voulez pas me suivre, j’agirais seul. Théodore : Tu es un ami précieux Alphonse, j’ai envie de t’assister. En plus j’ai aussi l’intuition que Chameau pourrait être utile pour nous. Albert : Je n’ai pas de prémonition, mais j’ai confiance dans votre jugement, donc je viendrai avec vous.
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