Mon amie, je poursuis, seul, ma route au cœur de cette plaine désolée et aride. Au loin, je devine cette Citadelle couleur de nuit. Elle semble environnée de brumes éternelles. Au-dessus d'elle, des nuages menaçants s'accumulent. Des éclairs en surgissent et transpercent le sol tout autour d'elle. Lorsque ces zébrures frappent, ils transpercent la terre noire, creusant des cratères ; ils font éclater les roches recouvertes de moisissures multicolores. Les quelques rongeurs qui s'y étaient réfugiés se dispersent précipitamment. Mais tout ce chaos ne me fait pas peur.Je jette un coup d’œil aux ossements humains éparpillés sur le sol un peu plus loin. Un frisson me parcourt brièvement l'échine : je crains que tu ne sois blessée, effrayée, et que tu ne te sois réfugiée dans un lieu dont tu ne puisse pas t'échapper ; et peut-être, es tu en train de combattre un créature monstrueuse sur le point de t'achever ? J'accélère ma progression en direction de la Citadelle. Mais je sais que la route est encore longue avant que je puisse parvenir à ses portes. Je regarde le sol afin de repérer tes traces de pas ; il faut que je me dépêche : la pluie qui tombe désormais est sur le point de les effacer. Mon amie, quand est-ce que je pourrais atteindre ton refuge ? Et tandis que mes doigts agrippent à mon arme ensanglantée, mon inquiétude pour toi monte encore d'un cran... Dominique, ton ami pour la vie, écrivain et poète...
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