Trop vite sont passées, ce temps qui fuit m’affole, Ma jeunesse insouciante et mes vertes années. J’ai remisé mes billes, ma blouse et mon plumier, Depuis un vieil hier, ‘’ plus jamais j’ai école…’’
Merci du fond du cœur, monsieur l’Instituteur, Je n’ai pas, loin s’en faut, été un bon élève, Préférant m’évader des cours avec mes rêves, Etant pendant ceux-ci, plus souvent spectateur.
Il n’empêche, aujourd’hui je sais bien désormais Tout ce que je vous dois : bien plus que vos leçons Sur Clovis, les Bourbons, les multiplications, Et le cours de morale retenu à jamais.
J’ai le doux souvenir d’un homme fort nourri Par le gout de transmettre un savoir, que ses pairs, Lui avait enseigné, sans faste et sans impairs, Afin qu’il perpétue le dessein de Ferry.
Mais vous étiez aussi un superbe conteur, Lorsque vous nous narriez avec moult détails, Le lièvre et la tortue, qui se livrent bataille Pour démontrer qu’il faut toujours partir à l’heure.
Et lorsque vous traciez sur la carte Vidal, Accrochée sur le mur à côté du tableau, Un tracé qui allait de Paris à Bordeaux, On faisait avec vous ce voyage mental
‘’L’ignorance toujours mène à la soumission’’ Telle était la morale affichée dans la classe Combien cette maxime, en moi, a laissé trace. Puissent un jour tous les hommes, appliquer ce dicton.
Moi, j’ai rangé mes billes, ma blouse et mon plumier, Depuis un triste hier, plus jamais j’ai école…
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