Je suis obsolète Et je ne veux plus l’être Eh les gars ! Paraît que j’suis ringard ! Dans la tradition Je traîne mes guêtres !
À minuit majeur ! A moins dix, Je suis encore novice !
« Tout suffocant Et blême, quand Sonne l’heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure »
Une chanson vieille Berce mon cœur Et là -bas Une ferme où veille Une girouette rouillée Mais toujours debout Sur les vestiges D’un vécu mort Et révolu.
« tout suffocant Et blême, quand Sonne l’heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure »
Et cette voie Que la ronce envahit Fer battu Vaincu Que l’âge a grignoté Et qui, honteux, Se cache sous l’herbe Et dans ce jour blafard, Cette voie inutile Qui ne mène nulle part !
« tout suffocant Et blême, quand Sonne l’heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure »
Dans la bâtisse abandonnée Qui croule sous le poids des jours Une chaise amputée Fait le guet Auprès de la fenêtre Elle voit au loin changer Les choses de la vie Et elle sait Qu’elle est obsolète Que son temps est passé Qu’il n’y aura plus Autour d’elle Ni chants ni cri Rien qu’une poussière Qui se dépose Dans la plus grande discrétion
Et pourtant Elle ATTEND !
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