Le gave,

Dans le vallon où coule une eau torrentueuse,
L'hiver s'est installé revêtant son manteau,
De froidure givrée dans les herbes frileuses,
Sur les galets moirés et les mousses en lambeaux.

Même le gave fier a perdu ses reflets :
Son onde glacée et claire ruisselle, assourdie,
Dans son lit vif-argent aux rives craquelées,
Et court vers la vallée dans un rythme adouci.

Parfois quelques rochers aux détours crevassés,
Forment un gué glissant où un dernier troupeau,
Rejoint sa bergerie, tremblotant et pressé,
Remontant le chemin vers le haut du hameau.

La rivière façonnée de méandres et courbures,
Descend en clapotis dans un bruit lancinant,
Et les éclaboussures scintillent en diaprures,
Sur le gave sauvage dans le jour vacillant.

Cuga