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Poèmes confirmés : Décembre
Publié par Loriane le 19-11-2016 23:30:00 ( 1142 lectures ) Articles du même auteur




Depuis que le ciel s'est habillé de coton frais et d'un voile d'une douceur virginale, on voit s'enrouler les longues mèches de brumes irisées qui vont couvrir les dentelles de gouttelettes d'eau des toiles d'araignées, ces décorations opalescentes se balancent dans les haies et les bosquets, elles pendulent lentement soufflées d'une ronce à l'autre.
Nous voici somnolents et sereins, nous entrons avec indolence dans notre rituel état de nonchalance.
L' immuable cycle saisonnier nous rassure oui, indubitablement.
Dans le gris qui nous hypnotise et nous régente nous abandonnons, paresseusement, lymphatiques, les perfides besognes qui alourdissent nos songes et nous rembrunissent.
Nous allons encore, nous gourmander inutilement.
Soyons paresseux le ciel le veut; allons vivre heureux en pays de vacuité, soumis amollis au règne de la sainte procrastination
Paressons avec volupté, l'âme sans regret, nonchalants, grisés d'une divine flegme réjouit de nos avanies de lézard.
Soyons vides, ne soyons rien, rien qu'une respiration que le temps traverse, demain viendra sans nous.
Allons nous bercer dans les bras de notre créatrice, la déesse Murtia notre vénus reine de la paresse.
Sans nous battre sottement la coulpe, baissons avec douceur la flamme de nos ardeurs.
Décembre se dénude, invite ses terres de silence et avec sa lascive indolence nous fait offrande de moult mouchettes à chandelles qui à l'heure du dormir nous éteint tendrement pour dans le gris nous étreindre jusqu'aux rêves.
Dociles sous nos yeux clos, allons lentement nous morfondre ou nous languir dans les jardins en sommeil, en exhalant de nos lèvres bleuies des souffles diffus, fugaces nuages de buée.
Revenons à la nature, au rythme lent de notre mère d'hiver, laissons nos folles flammes à l'enfer.
Revenons à notre état d’humbles vies sur terre.
Nous voici millions de fourmis de toutes couleurs, revenues dans les villes ou venues se terrer, casanières, sous la pierre et les tuiles des hameaux enfumés par les hautes cheminées.
Les plages déshabillées de leurs châteaux de plastique gonflable ont retrouvé leur vérité originelle, le sable jaune et froid ruisselle de mille canaux et ridules, il régurgite la foule indésirable de gadgets et mégots dans un bienfaisant vomissement libératoire.
Sur les bancs de bois des écoles, les joues sont rouges et les têtes ont vu revenir les poux.
Dans les bois et forêts les nids sont fermés, lapins, écureuils et musaraignes ont creusés leurs trous.
Les armées de ceps, impeccables silhouettes grises, sont alignés au garde à vous dans les vignes.
Leurs légions sous les zébrures du ciel bas, gardent l'horizon en formant une multitude de longues lignes.
Les châtaignes ont explosé leurs bogues brunes sur le sol tendre gorgé d'eau et s'enfoncent avec aisance dans l'abondance de feuilles qui fondent les bruns dans le vermillon.
La précieuse moisissure fait à nos narines, offrande d'effluves, de fragrances aromatiques, de vie fertile à venir, de terre mouillée, de végétation.
Laine brute, soie douce et fibre angora font barrage aux frissons des peaux hâves et chétives.
Le havre de bonheur sera dans l'âtre, dans les couettes avec un livre, ou sous le halo de la lampe, fameux soleil d'hiver, pendant que resteront dehors, frimas, crachin que la bruine ravive.
Sous la terre dure et blanche de froidure, germe inanimée dans le silence, somnole, en patiente attente, l'exubérante énergie d'émeraude, l'ardeur de la floraison, vitalité d'extase impérissable.
Décembre à ouvert la porte à l'hiver.
Janvier décolorera les forêts.
Et Février offrira l'entêté perce-neige, le mimosa ....
et ainsi tout est bien.

Lydia Maleville

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Auteur Commentaire en débat
Titi
Posté le: 20-11-2016 10:24  Mis à jour: 20-11-2016 10:24
Administrateur
Inscrit le: 30-05-2013
De:
Contributions: 1622
 Re: Décembre
Loriane,
Voilà un bien joli portrait de cet hiver qui nous fait renfermer sur nous même en nous offrant pourtant un bien joli spectacle teinté de blanc.
J’aime ta description de cette nature qui, à défaut de s’endormir, se transforme et se prépare à affronter cette nouvelle et blanche saison.

Ton écrit me fait penser à ce poème de Gabriel Vicaire :
Quand j’ouvris ma fenêtre, oh quel enchantement
De la neige partout avec un soleil rose
Une indicible paix était en toute chose
On eut cru voir rêver la Belle au bois dormant.


J’aime la neige de cette saison, qui habille les paysages de son manteau blanc rendant ainsi la nature silencieuse en étouffant les bruits.
Une impression de calme et de quiétude que je retrouve, très curieusement, le dimanche matin de bonne heure dans les villes quand les citadins sont encore endormis, et ou tout est paisible et apaisé.

Le vrai bonheur est dans le calme et c’est pourtant chose bien rare

Dicton Tourangeau de Titi!!!!

Bisous Loriane

Serge
Loriane
Posté le: 20-11-2016 14:27  Mis à jour: 20-11-2016 14:27
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9505
 Re: Décembre
Merci mon Titi.
Oui l'hiver me fascine, je le crains et il m'attire.
C'est la saison de l'intériorité, de la lenteur, ce froid "maudit" nous enferme pour mieux nous ouvrir à nos émotions.
Peut-être à l'instar de Brassens qui chantait " ces pays imbéciles où jamais il ne pleut " j'écrirais " ces pays imbéciles où jamais il ne gèle "
Merci de ton passage
Poutous
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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