La forêt dans son souffle céleste
et noué touche de ses rameaux et de ses ombres
Le bord chenu,
S’étirant à l’horizon solitaire
Sous l’abri d’une étoile perdue.

A l’orient, ligotées par la terre
naviguent les écumes blanches
Portées dans le creux des mains du vent.

Et au nord sur le vaste espace,
La mer posée sur son coussin pourpré
S’évapore de son souffle vermeil,
Plus majestueuse que jamais.
Et le soleil
Meurt la voix braillarde.

En douceur l’un et l’autre
S’embrassent sur la ligne innocente,
Enchainés dans des songes craintifs

La lumière de son dernier
flambeau scintille comme des lucioles.
Et derrière, dans un miroir immense
La nuit s’élève comme un temple solennel
Déversant sa grâce comme le roi Mahomet.
Tout baigne dans l’odeur d’une douce nuit
Et là haut le dôme hardi
Dans ses satins noirs et gracieuses harmonies
Se berce dans le silence,
Trainant dans son audacieux empire.

A l’horizon un oiseau géant
Aux voiles blanches disparait.
Ses ailes dans les ténèbres et son corps
Dans les flammes.

Zoran Savic