Je déciderai de mourir Un matin au crépuscule Pour rejoindre les étoiles dans leur Danse composée de notes de silence.
Je déciderai de mourir Par beau temps Pour profiter de mon voyage Passant avec mon âme entre les branches des arbres Et les pétales de fleurs. Je déciderai de mourir En plein jour pour arriver là -bas Le soir et voir la naissance des étoiles Dans leurs berceaux de flammes
Je déciderai de mourir tout seul Loin de mon entourage Et sentir la dignité de mon âme.
Je déciderai de mourir entre tes rameaux O ! Mon Arbre joli, pareil à ton feuillage à l’automne emporté par le vent. Et se poser sur un rivage Ou atterrir dans un pèlerinage d’âmes blessées.
Je déciderai de m’en aller Sans équipage, juste Emportant mes souvenirs Dans un bagage pas plus grand Qu’un coquillage. Je me cacherai pour mourir afin de pouvoir vivre Dans un empire aussi vaste Que ton regard O !ma jeunesse Sans pleure et sans larme.
Je souhaiterai mourir Happé par les flammes Et ressentir comment naissent les étoiles.
Je souhaiterai que mon corps Soit abandonné dans un champ De blé mur juste avant la moisson. Et éprouver la joie des faucheurs Quand ils affutent leur faux d’une pierre Tirée des entrailles de la terre. Attendre dans mes songes blancs L’ivresse des moissonneuses.
En fait, pourquoi je dis tout cela ? Je suis déjà mort avant de naître Dans mon être éphémère Je décide de vivre pour profiter de ta beauté O ! ma terre Tes montagnes, vallées, rivières, mers et vagues Restent imprégnées de ton envoûtement majestueux. Zoran Savic
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