Ce petit texte est ma réponse de la semaine au défi de Couscous du 10 septembre 2016 :
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Ce soir, je suis pris par l’ivresse des mots et parfois, d’autres soirs, il faut bien le reconnaître par l’ivresse du vin. Je dois bien vous avouer que l’une et l’autre sont pour moi de même nature. Ah comme j’aime leur douce ivresse.
Sans elle, je ne peux pas vivre réellement. Elle ouvre la voie de ma pensée à de nouvelles vérités. Mais vous allez me dire : voyons Jacques, comment peut-tu nous laisser croire que des vérités se révèlent à toi dans l’ivresse ? Dans l’ivresse des mots sans doute, mais pas dans celle du vin ? Je vous répondrai bien alors : sans avoir goûté à l’ivresse, qui peut en parler avec aisance. Non, en fait, ce que je viens de vous dire est bien dénué d’adresse, je préfère vous affirmer : rassurez vous, je ne risque pas de me noyer dan l’ivresse, je nage trop bien la brasse coulée !
Je comprends que mon ivresse puisse vous ennuyer mais, moi, elle m’enchante. Vous l’avez compris : je crois en l’ivresse ! Oh, certes elle me fait couler parfois dans quelques désespoirs où la puissance des mots m’y conduit avec ivresse. Comprenez donc qu’ainsi tout me ramène à elle. Mais le plus souvent, sa puissance est infinie, celle d’effacer mille et une tristesses. Et me voici dans le monde des mille et une nuits. Les bouquets des mots sont comme les bouquets d’un vin ; ils sont enivrants. Pourquoi donc me priverai-je de l’un au point de l’oublier pour favoriser l’autre? Nenni, l’un et l’autre se marient avec bonheur. Et je dois encore vous avouer qu’il m’arrive de m’enivrer d’un bon verre de vin avant de savourer l’ivresse des mots dans l’écriture d’un modeste poème. Mais soyez encore et toujours rassurés, l’ivresse des mots demeure la plus forte. Elle est plus puissance que l’ivresse du vin. Et la puissance de mon ivresse redouble dans les espaces multigalactiques de mon être. Elle me fait dire ce que je n’aurais jamais pu dire dans la sobriété. Elle fait venir en mon âme quelques papillons de volupté, éphémères sans doute mais aux couleurs si éclatantes.
Et puis enfin, l’ivresse me fait prendre des décisions que je ne prendrais pas en temps habituel. Si l’ivresse disparaissait de ma vie, elle serait une absence plus atroce que toutes les ronces possibles dont elle peut m’accabler.
Jacques Hosotte
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