Nous battions le pavé
En battant le pavé, pour une cause obscure, Ce symbole d’antan ne nous avait rien fait. Des mots pleins la tête nous servaient de culture, Levaient nos idéaux ou du moins les paraient.
Le bitume brulait le boulevard Voltaire, Une avenue tranquille en ce début d’été, Devenue le volcan des révolutionnaires, Les ondes sismiques de quelques encartés.
Un moustachu criait son dégout des élites, Fatigué des menteurs et de finir cocu. Sa veste d’apparat sentait un peu la mite, Le col amidonné, la raideur du vaincu.
Le pavé se ternit dans notre idéalisme, Une mer démontée passée du rouge au bleu, Dans une météo orientée cataclysme, Où les nuages noirs transpiraient peu à peu.
La cité de Paris perdit son macadam, Son verre et ses néons, j’arrête ici la liste, Nous avions l’impression d’être en plein Wagram, De la chair à canon pour sombres extrémistes.
Un petit bedonnant joua au Napoléon, Déclara l’amnistie pour cause nationale, L’intérêt supérieur, celui du ballon rond, Quand pauvres et riches attendent la finale.
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