Réponse au défi de la semaine :
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Un jour, un diable tomba éperdument amoureux d’une jeune femme. Mu par ses sentiments, il sortit des Enfers pour aller la séduire.
– Oh, ma belle ! Je conquerrai le monde à coup de haine et de violence afin de te l’offrir.
La jeune fille prénommée Lucie lui répondit :
– Je ne serai pas à toi tant que tu ne m’auras pas prouver ton amour. C’est alors qu’un chien, bâtard rempli de puces, s’approcha d’eux. Le satyre se mit à donner des coups de sabots à l’animal et lui cracha dessus. Lucie lui demanda de la regarder dans les yeux et de laisser ses sentiments profonds guider ses gestes. Il se mit alors à caresser le cabot et alla même chercher de l’eau à la rivière afin de le laver. En revenant vers sa bienaimée, celle-ci sourit en remarquant que les cornes qui ornaient le haut du crâne du diable avaient disparu. Ils continuèrent leur promenade dans les bois et virent un enfant trébucher sur une pierre et chuter lourdement. Lucifer se mit à rire bruyamment en se moquant du malheureux maladroit. Lucie lui prit la main et, du bout des doigts, tourna son visage velu vers le sien. Son regard sombre plongea dans les yeux bleus azur de la jeune femme. Le diable se précipita vers le petit pour lui tendre la main et le relever. Il arracha ensuite quelques longues feuilles pour confectionner un pansement de fortune qu’il posa sur le genou sanguinolent de l’enfant qui lui sourit. C’est alors que la queue fourchue du diable se détacha et disparut. En traversant une clairière, un merle passa au-dessus de leurs têtes et lâcha une fiente qui atterrit sur le crâne du diable. Ce dernier entra dans une rage folle et lança des pierres au pauvre volatile. Lucie bloqua son bras et posa ses lèvres rosées sur la bouche du satyre. Celui-ci lâcha son caillou et s’abandonna dans les bras de sa bienaimée. Lorsque leurs bouches se détachèrent, Lucie constata que les pattes velues de Lucifer s’étaient muées en de belles jambes élancées.
– Tu m’aimes donc ? – J’aime ce que tu es devenu. Tu as tronqué la violence contre la tendresse, la raillerie contre la bienveillance et la rancœur contre le pardon. Tu as découvert ce qu’est l’Amour et que celui-ci peut tout transformer, même un vilain satyre.
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