Quand le vent dans sa colère Entre dans la forêt Il emmêle les branches Comme une chevelure. Bât sur les troncs d’arbres Comme sur des tambours. Imitant le mugissement de la mer Roulant ses graves. Puis dans sa furie Il descend les collines Pli les hautes herbes Essaye de les briser. Et voilà qu’il s’intéresse Aux roses Voulant couvrir de leurs pétales Son chemin morose. A horizon d’étranges oiseaux Déploient leurs ailes Comme des corbeaux Déchirant de leur cri strident le silence pesant. Les chiens du village N’ont pas de voix Cachés dans le bois Apeurés par un éclair Plus fort que leur Foi. Seulement de temps en temps Un bruit de cloche suspendue à sa longue corde Perdu dans ce vacarme Perce le lointain écrasant. Et là -bas au loin La lumière se bat De ses faibles flambeaux Illuminant un petit coin de Champs de coquelicots. Et tout devient un rêve Aigre et humide sous Un silence limpide Escorté d’une brise salubre. Remplaçant un beau matin Par un temps nuisible.
Zoran Savic
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