Ce poème est ma réponse au défi de la semaine, proposé par Arielleffe :
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Je dédis ce poème à notre ami Serge, notre si fier tourangeau.
En revenant de Nantes, je goûte à la digue, Puis voulant me reposer de cette fatigue, Je vois Pantagruel, qui en bon Saint Eloi, Me trouble pendant mon repas, avec ses lois. Cesse de m’agacer avec tes grains de sel, Laisse-moi donc à la vision universelle D’un repas bourguignon savouré sans façon. Les autres cuisines sont des contrefaçons !
De ta moitié du monde où tout te semble acquit Regarde, je t’en supplie, comment l’autre vit. Je ne suis pas de ton pays mais d’un plus grand Qui est composé de bien des êtres gourmands. Comment peux tu nier les grands mets de chez moi Qui, à nos papilles, procurent tant d’émois ? Savoure les escargots à la tourangelle. Laisse-toi enchanter par une gargantuelle. Vibre devant la carbonade tourangelle. Pleure devant la Beuchelle à la tourangelle.
Si donc, toi qui, des grands plats, aime la besogne As-tu déjà vraiment parcouru la Bourgogne ? T’intéresses-tu à ses bachiques mystères, A ses plats savoureux au franc caractère ? Hume avec douceur les écrevisses au chablis Et notre bœuf bourguignon, partout anobli. Soumets-toi à notre lièvre à la bourguignonne Qui ne laisserait pas insensible une nonne. Rend hommage à notre poulet Gaston Gérard. De ses fumets guerriers tu seras le grognard.
Eloignes toi de toutes tes calembredaines Le désir des grands vins apparaît en Touraine ; La soif s’éloigne de tes papilles en Bourgogne Et je te l’affirme avec beaucoup de vergogne. Je te le dis à la manière de Kjtiti C’est en Touraine, que les grands vins ont grandi. Si tu veux être parmi les amis de Bacchus, Il te faut au Vouvray chanter des orémus. Si des vins de Touraine tu veux tout savoir, Tu te dois de boire un Chinon avec devoir. Allez, viens dans mon pays pour apprendre à boire Les vins de Bourgueil à la si belle histoire. La treille sans la Touraine ruine notre âme De dégustateur ainsi soumis à ce drame.
Que nenni, n’oublierais tu point notre Bourgogne, Lui répondis-je le visage devenu trogne? Si des grands vins, ceux de chez toi, sont les comètes, Ceux de ma belle province sont leurs planètes. C’est un grand drame quand manque sur notre table Un vin de Bourgogne aux bouquets si redoutables. Ecoute la musique des Côtes de Nuits ; Par leurs bouquets sauvages, tu seras instruit. Les Côtes de Beaune illuminent tes papilles, Et parmi tes vins, ils sont bien de leurs familles. Quand on boit un grand Bourgogne on apprend à boire Et des grands vins on en comprend toute la gloire. Je la partage avec toi car si l’on boit bien Entre tous nos grands vins, elle créera un vrai lien.
Revenons à nos moutons de la bonhomie Et partageons nos us de la gastronomie. Ignorer la bonne chaire est un bien grand mal Qui fait d’un homme, en tous lieux, un être asocial. Manger divinement est le propre de l’homme Et s’il boit bien, il en devient un gentilhomme. Si aux humains il a été donné cinq sens C’est qu’ils devaient tous s’en servir avec bon sens.
Jacques Hosotte
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