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Nouvelles confirmées : A bâtons rompus
Publié par Bacchus le 06-08-2012 18:20:00 ( 1422 lectures ) Articles du même auteur



Lorqu'il m'arrive de vouloir comparer le temps passé à celui d'aujourd'hui, je suis toujours indécis dans le choix du mot qui convient : est-ce du progrès ou de la regression ?
Si nous pensons aux domaines de la science et de la technologie, il s'agit indéniablement de progrès. Un progrès qui s'est fait beaucoup plus vite que ne l'espèrait la majorité des humains. Un progrès qui n'a pas accompagné le citoyen lambda dans l'évolution d'une intelligence moyenne.
Le développement des connaissances s'est fait dans tous les domaines et quiconque s'est intéressé à la progression de quelques unes de ces sciences se voit dépassé par les progressions faites dans les autres domaines.
J'en suis donc venu à me demander quel est l'intérèt d'un tel emballement qui apporte plus de nuisance que de confort. A qui profite donc ce trop-plein de technologie ?
Avec une dérision attristée, je ne peux que constater que les hommes se battent toujours avec la même conviction. Il n'y a que le centre d'intérèt des combats qui a changé : Si les guerres de religions continuent dans certains pays, elles sont bien plus justifiées par les richesses de leurs sous-sols que par la foi de leurs habitants.
La connaissance des technologies permet, à ceux qui les maîtrisent, une main-mise légale sur tous les biens de la planête, biens qui, cela est évident, appartiennent à tous..
J'ai trouve une formule qui me convient bien : nous nous faisons avoir parce que nous en redemandons !
L'homme est comme l'animal : c'est lorsqu'il est acculé qu'il est dangereux. On a donc fabriqué un gigantesque zoo pour humains : enfermés dans leur sphère de jeux électroniques, de DVD, de dettes à rembourser et de faire-semblant, les hommes n'ont ni le temps ni l'envie de descendre dans la rue et d'échanger avec d'autres leurs sujets de mécontentement.
Big Brother s'occupe de tout...
Ainsi, chacun voit passer son temps sans vraiment le déguster, trop préoccupé par ses préoccupations.
Un reste d'humanité l'amène toutefois à se soucier du destin de ses propres enfants qui, il en est conscient, ont de bien sombres jours qui les attendent.
Il sait parfaitement que la génération qui lui succédera n'aura que l'héritage qu'il lui aura laissé, mais il se justifie en se souvenant qu'il n'a bénéficié, lui aussi, que du triste legs de ses parents qui, eux, ont l'excuse d'un enchaînement de guerres.
C'est vrai qu'il est ainsi possible de faire remonter très loin la responsabilité des embrouilles historiques.
Et j'en viens à me demander comment les riches familles ont pû se perpétrer sans que les regards soient réellement braqués dans leur direction. On peut dire qu'on a tranché quelques têtes, dans l'allégresse d'une dignité qui semblait retrouvée, mais étaient-ce les bonnes têtes ?
L'aisance de ces riches familles a calmement prospèré pendant que les prolétaires imaginaient des jours meilleurs en partant chaque matin vers les usines de leurs patrons.
Je me dis, et le dis souvent, que, pourtant, le principe de base, pour que tout fonctionne comme les choses fonctionnent actuellement, est d'une simplicité enfantine. La première mise en service du système remonte aux premiers hommes s'étant regroupés dans une grotte pour vivre en société. Les trois bases essentielles ont dû se mettre très vite en place :
- Le plus intelligent, le plus retors et le plus ambitieux s'est auto-proclamé " chef " .
- Il a choisi le plus grand, le plus musclé à petit cerveau et avec un gros gourdin. Il lui a dit : - " Tu sras la police. Tu peux choisir des copains pour t'aider ; vous ne manquerez de rien. "
- Le chef a vu qu'il y avait des raisonneurs.Il s'est fait pote avec le sorcier, un mec bizarre qui aimait écraser des plantes et qui voyait des signes dans les nuages. Il lui a proposé un régime spécial, bien nourri, sans travail manuel, sans chasse, son seul boulot étant d'expliquer à la tribu tout ce qu'elle pouvait s'attendre à recevoir sur la tête si elle ne respectait pas la loi . Quelle loi ? Il allait leur expliquer...

Honnètement, je ne vois vraiment pas ce qu'il y a de changé dans le système. Et vous ?

Oui et bien, de disgression en disgression, j'en suis venu à oublier que mon intention était, au départ, d'établir si le terme adéquat, pour parler du changement dans nos vie, était ' progrès ' ou ' regression '.
Je pense avoir fait comprendre mon point de vue sur l'appellation ' progrès '.

Dans la mesure où nous ne vivons plus en symbiose, comme nous le faisions il n'y a qu'un demi siècle de cela, avec la nature, les oiseaux, les saisons, nos voisins,
Dans la mesure où nous n'attendons plus la saison des tomates pour manger des tomates ,
Dans la mesure où nous ne prenons plus la peine d'aller poster une lettre à un ami ,
Dans la mesure où nous ne sortons plus nos chaises le soir, lorsqu'il fait beau, pour discuter en famille ,
Dans la mesure où les histoires simples de Toto ne nous font plus rire,
alors oui, je pense que nous sommes en pleine régression.

Mais ce ne sont là que les banales réflexions d'un vieux monsieur...raisonneur, mais pas ronchon.






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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
malhaire
Posté le: 06-08-2012 22:36  Mis à jour: 06-08-2012 22:36
Plume d'Or
Inscrit le: 20-05-2012
De:
Contributions: 345
 Re: A bâtons rompus
Ces réflexions résonnent en moi. Je partage le point de vue. Merci pour ce joli partage.
Loriane
Posté le: 06-08-2012 23:27  Mis à jour: 06-08-2012 23:27
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9500
 Re: A bâtons rompus
Oui, nous régressons. quand je vois combien nous faisions appel à notre énergie, notre volonté, notre détermination, notre résistance aux frustrations, je suis déçue du ramollissement général. du manque de goût pour le bonheur.
J'écrirais dans la marge, : pas doués pour le bonheur, capricieux et exigeants et aussi ramiers.
Un exemple :
je suis occupée à faire trois choses en même temps, et j'entend que l'on appelle mon nom , sans réfléchir je réponds : "oui, j'arrive je viens" Et je n'en souffre pas.
Autour de moi, je vois des personne assises, inoccupées qui en entendant appeler leur nom répondent sans réfléchir:
"attends , attends , j'peux pas maintenant, j'voudrais m'poser. . Et ils sont malheureux.

Quand à la profusion d'objets, je vois des humains qui ont vidé leur âme et leur coeur et qui compensent par pleins d'objets, pleins de trucs et de machins qu'ils trimbalent attachés à eux comme une lourde masse qui les freine et les paralyse.
Je les vois avec autour de la taille une multitude de fils invisibles mais bien réels au bout des quels sont des objets, des objets et encore des objets, et attachés au milieu de ce fatras les humains se disent, je suis riche, alors qu'ils sont si appauvrit que si ils sont dans un magasin sans musique pour leur vider le cerveau, si ils voyagent sans radio, si ils passent une soirée sans télé ... ils s'ennuient à mourir tant leur tête s'est vidée. Ils sont très pauvres.

Ce n'est pas le progrès et l'évolution qui sont mauvais c'est l'abandon des valeurs d'effort, de curiosité, de courage, d'intérêt pour les autres, que l'on a abandonnés pour aller vers le plus facile. On s'est planté.
Merci Bacchus de cette échange.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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