Réponse au défi d'Istenozot :
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Ce matin, le soleil brille au-dessus de la base. C’est un temps idéal pour le vol. Je trépigne déjà d’impatience. La piste de décollage est dégagée et on me donne le feu vert pour m’envoler. D’abord, je prends les repères avant de monter en altitude. Je joue avec le vent qui me porte. Je plane, je profite des courants. Un sentiment de liberté m’envahit et m’emplit de joie. De l’aigle, j’ai les yeux et les ailes mais je n’en suis pas un. Sur mon passage, j’effraie des corneilles, des vanneaux huppés et des étourneaux. Cela m’amuse. Je suis le maître du ciel sur ce territoire. Après quelques temps, un appel résonne et je suis invité à retourner à la base. J’hésite à obéir mais je n’ai pas le choix. Au retour, mon mentor me félicite. C’est lui qui m’a affaité depuis ma naissance. J’ai été dressé pour effaroucher les oiseaux autour de la base militaire. En effet, ces volatiles ont la sale manie de traîner dans le coin. Ils aiment l’herbe rase où les vers de terre sont si faciles à attraper. Moi, je les effraie, je ne les chasse pas. Inutile, je n’ai pas faim. Lorsqu’ils poussent des cris en me voyant, les autres savent qu’ils sont sur mon terrain et ne font pas de vieux os dans le coin. Cela leur évite de finir en bouillie sur un pare-brise ou broyés dans un réacteur d’avion. De prédateur, je suis en fait leur sauveur. Je côtoie d’autres faucons, métalliques ceux-là . Je les vois s’envoler avec des hommes à bord. Ces humains, ils veulent nous copier, nous, les oiseaux. Ils n’ont pas d’ailes alors ils en fabriquent. Mais leur vol, contrairement au mien, est très bruyant et moins gracieux. Je ne sais pas ce qu’est la réelle liberté. Je ne connais que mon soigneur, je suis programmé pour le suivre et l’écouter. Il m’a imprégné à la sortie de l’œuf. Je m’appelle Henry et je suis un faucon de l’armée française.
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