Le temps qui ruine la matière Sans la toucher, juste en passant La réduisant cendre et poussière Est un solvant noble et puissant
Sa faculté d’usure est telle Qu’il peut l’assiégeant patiemment Le long d’une vie éternelle Désagréger un diamant
Il pourrait fondre la Banquise Et araser l’Annapurna Mais laisse faire la bêtise De ceux qui les polluent déjà …
Il nous faudra, avant qu’il mette A sec, les mers, les océans, Rejoindre cette exoplanète Si près de nous, si loin pourtant…
Distante à des années lumière Lui comme un javelot spatial Fera du ciel un cimetière Volant, dans un désert glacial
Nous qui n’aurons pour sépulture Qu’un sarcophage de verglas Dans l’univers et sa froidure Quand triste il sonnera le glas
Il neigera sur les étoiles Couvert de givre le Soleil Epinglera bleuté le voile D’un deuil au monde sans pareil.
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