Retour discret



Les écailles du vent
Rédigent des rivières amoureuses
Sur les lignes de tes souvenirs sinueux.


D'instables farandoles,
Maquillées d'ombres surprenantes,
Désignent le Sud
Parmi les décombres
De refrains trop acides.

Tu verras l'Or des étés
Devenir mosaïque d'ombres.
Là, des oiseaux orfèvres
Coulent la cloche des heures prometteuses
Dans le moule d'une éternité avant-coureuse.

L'aventure des horizons fragiles
Commence quelque part.
Dans la courbure des rayons émeutiers.
Ils sèment l'esprit ramifié
D'âmes en partance.

Baleine d'onyx,
Tu plonges
Quand l'aube s'embue
D'indices miroitant
Sous la caresse de nouvelles terres.

Plus calmes,
Plus rares,
Elles concentrent en leurs formules singulières
L'appel des étoiles,
Qui , diffusé au large du filet suave
D'une langue royale,
Décrit le départ des premiers habitants.

Le module sacré
Que tu habites,
Dérive de manière indécise .

Quand le sourire de la brume
Se fait plus sensible,
Tu perçois l'influence des courants
Qui te rendent plus confiants.

Fleur déviante
S'inclinant vers la pluie,
Larme perdue
Au hasard des déserts intimes,
Une Nostalgie
S'installe dans ton regard:
il est temps de partir...

Lors, tes lendemains
Ne sont que des compositions désolées
Semées de sortilèges
Dont les mensonges
Oblitèrent la croissance de tes ailes.
Voiles d'émeraude,
Elles te poussent jusqu'aux banlieues rocheuses
Où les ondes de ton cœur
S'agrègent en velours de soie.


Enfuis-toi
Fais toi souris
Et même blatte sombre,



Deviens miniature,
Inscris ton nom en minuscules anodines,


Inverse, trouble,
Floute ta parole,



Reste mille ans
Dans la boue des mangroves,

Dépolis ton reflet,
Réduis ton espace,


Deviens grain de ciel ,
Brûle tes vaisseaux
Sur les plages vermillonnées,

Disparais en arabesques imprécises
Que nul mantra ne saura traduire,


Imagine-toi
Dérivant en tremblant
Vers quelque soleil de minuit,

Préserve ton legs
Enfoui si profond
Au centre d'un astre momifié.




En altitude,
Ta trajectoire dessine
Les pampres du renouveau
Que de frêles licornes inaugurent.

L'acrobate en toi
Peaufine sa revanche,
Quand , papillon d'ambre,
il ira réveiller tes ancêtres.


Ton avenir semble sortir
D'oubliettes nauséeuses
Construites en-dessous de citadelles amnésiques.

Regarde:
mystérieux, envieux
Anguleux, anxieux,

Tu sors de ces sédiments pluvieux
Pour prendre place ,
Ta place,

Dans la diaspora des lunaisons
Dont les reflets
Donnent , enfin, à ton profil précurseur
L'encolure et la noblesse
D'un démiurge …




27 et 28 Juin 2016