J'ai composé ce poème, un soir où la télé affichait notre Jojo national en icône culturelle, une insulte flagrante pour mes pauvres oreilles déjà martyrisées par la Star Academy.
Salut les copains
Avec mon détecteur de chansons fatiguées, Je sonde mes placards, investigue mes stocks, Balance les nanars, écarte le gros rock, Privilégie le twist et le yé-yé.
La tronche de Richard, le futal de Johnny, Les jeunes déjà vieux de Salut les Copains, Au concours de ringards, vont gagner haut la main, Sans avoir à sortir Sheila ou bien Sylvie.
Au temps du Général, une ère révolue, Le chanteur des nanas se prenait pour Elvis, Tordait du popotin, collectionnait les bis, Sous le regard bovin de millions de gros culs.
Je sors mon détecteur d’idoles recyclées, Les étoiles d’hier, avec leurs tubes en toc, Pompés sur du Tamla, écrits sur des sous-bocks, Déclarés symboles de nos belles années.
La face de Johnny, le rimmel de Sylvie, Les icônes usées par trop de coups de reins, Au musée des horreurs et des sans lendemain, Amuseront les fous, les sourds et les gentils.
Au temps de l’Internet, ces images revues, Celles du Concorde, de Charlot et des Miss, Brilleront sur l’écran puis iront en coulisses Terminer dans les bacs de nombreux Super-U.
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