Doucement, ne les dérangez pas Il y a des gens qui vivent comme ça Les artistes de demain En désespoir agréable
Despair - 1979 - David Sylvian
Paradis Dix-Sept
Nous marchons dans la rue, l’air fier le port altier, Les autres se retournent, les badauds nous observent. Nos dix-sept ans annoncent une jeunesse en verve, La fin de l’innocent devant le monde entier.
Je te veux maintenant dans mes rêves électriques, Habillée en diva, maquillée à l’extrême, Serrée dans ton corset, me lâchant des « je t’aime » En bouche décorée de lèvres magnifiques.
Les vitrines clignotent dans la sage Oxford Street. La marée des humains nous juge bien futiles, De grands enfants de soie drogués à l’inutile, Trop gâtés et pourris, aveuglés par un mythe.
Nous sommes le futur, vous n’êtes que des vieux, Le bouclier se fend, les derniers jours arrivent, Dix-sept ans déjà prêts à traverser la rive, Loin de la sombre Styx où finissent les envieux.
Danse avec moi beauté, égérie du tempo, La musique défie un nouveau territoire, Un ether diffus entre nous et l’histoire, Loin des terres brulées, des reproches, des mots.
Le parterre rougit dans notre Paradis, Plus de réalité, le début de nos règnes, Toi et moi et nous tous, de sacrés rois et reines, Un monde où rime enfin jeunesse et infini.
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