Sans garde-fou je crois, que tout peut se donner Si les rêves se cèdent à qui n’en aurait plus Alors j’ouvre les bras et tente d’accrocher Celui qui pour un soir, pourrait ne plus s’aimer. Je sais que l’on ne peut se réparer de soi Et se garder de tout ce qu’on avait caché Est-on si loin parfois de celui que l’on croit ? Avoir dissimulé, comme on jette une clef… Je me suis tant offert, pour ne plus entrevoir Que rien ne vaut le coup, tant il n’est que l’amour Pour se mettre en péril ou oser recevoir Et perdre pied soudain, comme on passe le tour. Je pressens que l’on peut encore tant me donner Tous ces rêves offerts ne sont jamais les miens Parfois je clos mes bras pour ne plus accrocher Le premier parvenu qui sait feindre d’aimer. Je crois que l’on ne peut se dérober de soi Que l’on vit bien plus fort quand on s’est abîmé Est-il plus enivrant de faire n’importe quoi ? Si l’on peut renoncer, comme on perd une clef… Je me suis tant offert, pour ne plus rien savoir De ce vide à jamais, de ce manque d’amour J’ai verrouillé mes yeux pour ne plus entrevoir Ces peines dérobées, fermées à double tour.
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