Réponse au défi d'Athéna :
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Notre orthographe ! Voilà un sujet qui donne matière à réflexion. Déjà , ce mot est-il masculin ou féminin ? Oui, j’avoue m’être posé la question. Monsieur Larousse m’annonce qu’il est féminin. Comme tout ce qui est féminin, c’est donc une notion sensible et fragile qui demande le respect mais qui ne l’obtient pas facilement. Madame Orthographe est une femme bafouée que l’on trompe avec des mots venus d’autres contrées.
Monsieur Larousse, cousin du Petit Robert, nous apprend qu’il s’agit « d’un ensemble de règles et d'usages définis comme norme pour écrire les mots d'une langue donnée. » Des règles, comme toutes celles définies pas notre société, elles sont là pour être transgressées. Mais pour quelle raison ? Le goût de défier l’autorité, de marquer une certaine singularité, ou juste par facilité ou fainéantise ? Je pencherais plutôt pour la dernière option. Le langage type SMS est apparu avec les premiers GSM et le désir d’en dire un maximum avec un minimum de lettres, histoire de ne pas dépasser son forfait. Le pauvre Molière aurait vu sa facture exploser ! Et puis, peu à peu, les dictées de nos enfants se sont raréfiées, de même que leurs lectures. Les fautes d’orthographe se sont répandues comme une traînée de poudre, sont devenues presque banales.
En 1977, Christian Delacampagne disait : « Nous entrons dans l’époque où faire des fautes d’orthographe et fumer du haschisch seront considérés non seulement comme des déviances, mais comme des maladies. » L’avenir l’a fait mentir car les fautes d’orthographe n’horripilent plus assez les défenseurs de la langue française qui ont même fini par s’y conformer en préférant réformer les règles d’orthographe plutôt que de tenter de faire plier les indisciplinés. Ainsi, il fut décidé de jeter à la poubelle certains accents circonflexes sur les i et les u, des tirets ont disparu et d’autres sont apparus, des accents ont changé de sens et plus de huit cents mots ont été rectifiés. C’est une nouvelle révolution. En mille sept cent quatre-vingt-neuf, on coupait des têtes, en deux mille seize, on a coupé des mots. La légalisation du cannabis est donc pour bientôt…
En tant que modeste auteur, il est vrai que se relire est parfois lassant et chronophage mais l’amour et le respect de notre langue maternelle ne doivent-ils pas primer ? Ne fût-ce que par considération pour ceux qui vont nous lire. Faire la lecture d’un texte empli de fautes peut s’avérer aussi douloureux que s’asseoir sur une pelote d’épingles ou marcher sur des braises fumantes. Pensez à l’employeur face à une lettre de motivation, à l’abonné d’un quotidien, au professeur devant les copies de ses élèves. Leur donnez-vous envie d’aller au bout de votre production s’ils se heurtent à dix fautes, voire plus, par ligne ?
Notre langue française est si riche, porteuse de toute une histoire. Elle nous permet de partager tant de choses. Je suis personnellement très friande des jeux de mots qui entre-autres ont été magnifiés par Raymond Devos, Francis Blanche et Pierre Dac, Pierre Desproges, Coluche et plus récemment par Bruno Coppens, Philippe Geluck et tant d’autres. J’ai découvert notamment les citations d’Auguste Derrière. Je ne peux m’empêcher de vous en citer quelques unes :
On ne dit pas le porc s’indigne mais le pâté tique. Ne dites pas Pakistan mais saut en longueur. C’est en sciant la Joconde que Léonard devint scie. Si tu veux emballer en boîte, préfère un bon copain à un salami. Les rieurs avec moi, les pas rieurs au tiercé. Si les tôles ondulées, les vaches aussi. Mieux vaut poser un lapin que chier un lièvre. La promise cuitée gâche le mariage. Ne pas confondre la Patagonie avec une nouille mourante. Avoir le compas dans l’œil, ça fait mal. Celui qui arrive à dormir sur ses deux oreilles est bizarrement foutu. Quand le schizophrène, ça ralentit. On ne dit pas verre solitaire mais monocle. On ne dit pas Amadeus est ici mais Mozzarella. Quand la raie manta, son nez s’allongit. Si le rhume a un nez qui coule, le capitaine a un équipage.
Encore plus à découvrir ici :
http://www.augustederriere.com/
En définitive, chers amis, je vous exhorte à aimer notre jolie langue, à la respecter, à vous plier à ses règles, si strictes soient-elles. Je sais par expérience que la faute est si facile à commettre, par inadvertance. Mais de bonnes âmes sont souvent là pour nous susurrer à l’oreille notre erreur. Chaque jour, des milliers de verbes sont victimes de violences conjugales. Ne les oublions pas ! * Si l’on créait une taxe sur les fautes de français sur internet, la dette serait remboursée en trois mois. *
Pour conclure, je reprendrai la citation d’Emile-Auguste Chartier, dit Alain, en 1969 : « L’orthographe est de respect ; c’est une sorte de politesse. »
* Merci Google
P. S. : N’oubliez pas d’aller relire les bons mots de notre Grenouille, c’est une vraie mine d’or :
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