Ce petit texte est une première réponse au défi de notre amie Arielleffe du 2 avril 2016 :
http://www.loree-des-reves.com/module ... hp?topic_id=4538&forum=21
Devant l’impéritie de la grève qui a décidé de se refuser aux femmes et aux hommes, je décide de l’inviter à débattre dans mon bureau. A peine installée devant moi, elle me dit :
- J’ai décidé de faire grève. - Ce n’est pas possible. Comment se peut-il que la grève fasse grève. - Il vous faudra trouver une autre voie de la contestation! - Mais qu’allons nous donc trouvé ? - Cherchez bien et vous trouverez ? - Tiens, on va faire grève pour trouver une solution ! - Ah non, ce n’est plus possible puisque je fais grève ! - Qu’allons nous devenir sans toi ! - Eh bien retrouvez vous sur la grève marine et la mer vous inspirera ! - Mais nous voulons garder notre liberté dans la grève. - Eh bien, vous la trouverez sur la grève. - Tu nous pourris la vie en nous faisant cela ! - Eh bien comme cela, il s’agit d’un pourrissement de la grève. - Ce n’est pas drôle. Tu n’as pas le droit ! - Il n’y a que nous qui pouvons faire grève… Pas toi ! - Comment cela, pas le droit. Insistez donc et vous verrez ! Je ferai en sorte qu’elle soit illimitée ! - Enfin, redeviens raisonnable ! Qu’allons nous faire sans toi ? Nous aimions bien te solliciter quand un besoin impérieux de contestation se faisait sentir ! On ne pourra plus vivre ainsi ! Tu étais un peu notre addiction ! - Eh bien justement, en toute contradiction, devant votre besoin impérieux de vivre ainsi, j’ai décidé de faire grève. Et je vous invite à faire grève, selon les termes anciens. - Comment cela, selon les termes anciens ? - Mettez vous à l’ouvrage et alors vous pourrez faire grève ! Et si vous vous mettez à l’ouvrage, alors moi-même peut-être m’y remettrai-je ! Et n’insistez pas sinon je vais vous condamner en place de Grèves. Je vous décapiterai et je vous brûlerai ! Et je vous disperserai dans la Seine ! - Voilà maintenant que vous nous faites une scène. Je vous trouve bien tout feu tout flamme. On peut peut-être négocier ! - Négocier, négocier ? Pour arrêter de faire grève ? - Oui, c’est cela ! - Ce n’est pas possible, puisque je fais grève. Vous ne pouvez pas négocier. - Vous êtes fatiguant. Si cela continue, on va faire la grève du dialogue ! Et n’allez pas me dire que cela n’est pas possible ? - La grève du dialogue, vous, mais comment es-ce possible ? - Vous me trouvez bavard ! C’est cela ! Et bien, vous allez être servi ! Je vais me mettre à l’ouvrage du bavardage. Je vais faire du zèle. Finalement, le zèle, c’est mieux que la grève ! - Je crains le pire !
Pendant un long discours qui dure plusieurs minutes, je lui vante les mérites du beau zèle, qu’ainsi la vie sera belle, et que nous trouverons enfin dans celui-ci mille satisfactions. Et que le mieux que nous ayons à faire était de mettre la grève au chômage.
La grève, fatiguée de m’écouter, me dit alors : - De grâce, pitié, taisez-vous, vous voulez me mettre au chômage? J’accepte de ne plus faire grève ! S’il vous plait, vous de votre côté, faites la grève du zèle !
Jacques Hosotte
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